@ Aita Pea Pea
Michéa,
Taguieff, Bruckner peuvent aujourd’hui donner un coup de main dans
l’explication.
Pierre-André
Taguieff écrit dans Résister au
Bougisme (éd. Mille et une nuits,
2002) :
"Il
faudrait tout d’abord que cette gauche « bougiste », intrinsèquement
opportuniste vis-à-vis des véritables puissances du monde, se métamorphose de
fond en comble. Installée dans son rôle de légitimatrice de l’essentiel et
d’administratrice de l’inessentiel, ce dont ses dirigeants tirent des bénéfices
substanciels, son intérêt propre est de rester le plus longtemps possible ce
qu’elle est devenue. Triste tableau : une droite sans identité, oublieuse de son rôle de conservatrice des
traditions et de gardienne des continuités, de garante respectueuse des
héritages, pitoyablement soucieuse de sa seule conservation ; une gauche caméléonesque, réduite à sa faculté
de s’adapter à tous les « mouvements » dominants, une gauche volage
dont le seul programme est d’aller dans le sens du vent. Ce qu’on est en droit d’espérer, c’est que de
grandes révoltes populaires contre les acteurs, de gauche et de droite, de la
corruption normalisée provoquent un renouvellement de la quasi-totalité des
représentants politiques" (C’est moi, PR, qui souligne)
Au
même endroit Taguieff rapporte ce propos de Pascal Bruckner tiré de "Y
a-t-il une alternative au capitalisme ?« , Esprit n°271, janvier 2001 :
"Le
conservatisme intelligent devrait devenir une valeur de gauche : la volonté de
sauvegarder le monde, de préserver pour les générations à venir les chances
d’une vie humaine, de considérer le passé comme une source de connaissance et
pas seulement d’obscurantisme"