Demian et Foudraidien,
Plus de 90% des jeunes avec lesquels j’ai travaillé sur un quartier de paris étaient issus de l’immigration. C’est un fait, rien de plus. Ces jeunes, sont bien entendu avant tout des jeunes et nous les abordions comme tels mais nier un contexte culturel qui existe bel et bien dans nos rapports avec eux est un exercice que je laisse à la langue de bois qui finit par m’exaspérer. Si mes pensées étaient douteuses vis à vis de ces jeunes, pourquoi serais-je aller travailler avec eux ? Les postes dans l’éducation spécialisée sont suffisamment diversifiés pour choisir la population avec laquelle on souhaite travailler. Et en région parisienne, point de chômage, on trouve du travail, si l’on est diplômé, en une semaine.
Bref, Il est évident qu’Ismaël est un nom de substitution. Certes, je ne l’ai pas nommé Jean, pourquoi aurais-je dû le faire ? Ses origines ne sont pas honteuses que je sache ? Le nommer Pierre ou Jean servirait à masquer quoi exactement ? Tout ceci, pour moi est bien lié à une problématique que l’on retrouve dans le secteur de la prévention spcécialisée : tabous, non dit et langue de bois ! Et je me demande parfois qui sont les plus mal à l’aise dans cette façon de se cacher derrière de simples réalités ?
Isabelle Buot-Bouttier