1) Confronter son opinion à celui de l’autre implique un minimum d’honnêteté intellectuelle.
2) Les attitudes, trop fréquentes et équitablement répandues dans les deux camps, consistant à interdire, écourter ou confisquer le débat (Vincent Paillon),
sont par définition liberticides. Et que dire des
postures méprisantes et des insultes pures et simples, dont les médias sociaux (AgoraVox n’y échappe pas) se font trop complaisamment l’écho.
3) Ce qui semble le plus important, ce qui achoppe le plus dans le débat, est la différence entre « le droit à » et « le droit de ».
Les conséquences en termes de droit de ces positions anthropologiques laissent également à désirer d’un point de vue libéral. En effet, s’il est un point sur lequel tous les penseurs libéraux – y compris les plus progressistes – s’accordent, c’est bien sur l’abus intellectuel – et le danger politique – de la notion de « droit à… ». Nous rencontrons en effet ici la distinction, linguistiquement ténue mais philosophiquement capitale – qui sépare notamment le libéralisme du socialisme – entre le « droit de » et le « droit à ». Nous avons le « droit d’être soigné » mais non le « droit à la santé », le « droit de travailler » mais non le « droit à l’emploi »... (et pourquoi pas le droit à être fécond, tant qu’on y est ?). Dès lors, il est aussi vain de parler du « droit de l’enfant à [un père et à une mère] » que du « droit du couple à l’enfant »… Et, si l’on tient absolument à consacrer ce « droit à l’enfant », gare au retour de flamme, lorsque viendra le temps de la discussion sur la famille et la PMA, à une nouvelle rupture d’égalité entre hétérosexuels et homosexuels, et plus encore entre couples lesbiens et couples gays.
4) Concernant les religions, les religiophobes feraient bien de se cultiver un minimum avant de tenir des propos stériles, voire haineux. Les philosophes sont unanimes pour admettre qu’aucune civilisation n’aurait vu le jour sans les religions. À celles de l’antiquité, en ont succédé d’autres, auxquelles d’autres encore succéderont.
Le socialisme sera-t-il la religion de demain ? Certes, une religion sans un Dieu nommément désigné, mais non sans son arsenal de croyances. Voilà une question à laquelle la philosophie est fondée à apporter des réponses (pas LES réponses, mais DES réponses).
La prochaine réforme sociétale apportera le droit pour tous à être beau, intelligent, et androgyne. L’étape suivante consistera, après la suppression des vocables père et mère, à radier des états civils une insupportable discrimination : « de sexe masculin » et « de sexe féminin » seront remplacés par « l’enfant ». Quid des trisomiques et autres enfants qui viennent au monde avec des malformations, inéluctable inégalité de nature... naturelle.