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Commentaire de easy

sur Les sauve-qui-peut


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easy easy 29 janvier 2013 16:52

Bon sujet que le « sauve-qui-peut » 

Je trouve que vous péchez de généralisation sur un sujet très protéiforme 

Je vais exposer différents cas


Commençons par un cas-contexte carrément sans « sauve-qui -peut »
C’était vers 1976, du jour au lendemain, vers le 15 décembre, la station des Arcs 1800 s’ouvre pour la première fois (peut-être 2000 lits neufs) 
Dans les mois qui ont précédé, 500 personnes (futurs moniteurs de ski, futurs commerçants, futurs adminstratifs, architectes, maçons, plombiers, ...) se sont affairés à la fabriquer cette station ex nihilo. Avant cette ouverture et dans les années qui suivirent, la station formait, pour ceux qui y vivaient, une sorte de Lune ou d’île, détachée des problématiques du monde et l’ambiance y était archi optimiste. Chacun avait mille problèmes à résoudre mais il n’y avait pas une once de défaite dans l’air.
« Sauve-qui-peut » inconnu.
(Ce serait bien que chacun puisse vivre ce genre de situation au moins pendant les premières années de sa vie active) 




Bazar de la charité 1897 (Un an avant la mort de Sissi). Dans cet endroit, sont rassemblés des stands tenus par des dames de rang élevé qui exposent des bidules afin de rentrer des sous pour les pauvres. Lorsque l’incendie démarre, s’il y a plus de femmes que d’hommes derrières les stands, il y a plus d’hommes que de femmes dans les allées. Avant l’incendie, on a donc un ensemble de gens qui sont tous dans une démarche, à ce moment là, altruiste et généreuse envers la gueusaille. Lorsque l’incendie démarre, pas une seule personne ne s’occupe à éteindre les premières flammes. Chacun est très habillé, il n’y a ni pompier ni moyen de lutte contre les incendies.
Les morts sont en fait des mortes (deux hommes morts, un vieux médecin et un gamin)

Les hommes étaient en pantalon, les femmes en robes à crinolines. Celles qui couraient dans les allées ont été bousculées et piétinées par les hommes. 
Il s’agit ici d’un sauve-qui-peut hystérique-seconde (car j’estime qu’il y a des hystéries longues, moins visibles)
Il a été rapporté des cas de dames ayant disons aidé d’autres dames en se sacrifiant. Il n’a été rapporté aucun cas d’homme aidant qui que ce soit.
Dans ces cas d’hystérie-seconde, je ne commenterais pas, je ne jugerais pas parce qu’il me semble que ce n’est pas maîtrisable ou éducable



Ghetto de Varsovie. Là il y avait aussi de quoi hystériser mais pas à la seconde. On hystérisait-mois. Et bien on a vu de tout. Il y en a qui ont marché sur les autres, qui ont vendu ou dénoncé les autres pour s’en sortir. On en a vu qui sont sortis et rentrés tous les jours en passant par des trous afin d’approvisionner leur famille en bouffe (Martin Grey). On en a vu qui se sont évadés en groupes. Et on en a vu qui n’ont fait qu’introduire des armes pour se battre jusqu’au bout sans plier. Toutes sortes d’attitudes depuis le « sauve-qui-peut » le plus égoïste au « sauve-qui-peut » le plus altruiste.

Entre l’incendie du Bazar de la charité et le Ghetto de Varsovie, on pourrait placer le naufrage du Titanic qui a provoqué une hystérie-heure et qui a démontré plusieurs sortes de « sauve-qui-peut » 



Concernant la bourse, tous les krachs ont des allures d’hystérie-heure et donnent à penser qu’il n’y a que des « sauve-qui-peut » égoïstes. Et c’est plutôt vrai.
Mais à bien y regarder, on peut voir des gens qui ont risqué gros pour sauver le navire entier. Ainsi, en 1907, il y a eu une crise bancaire (frappant la confiance entre banques) ; JP Morgan et Rockefeller ont osé mettre leur fortune sur la table pour rassurer tout le monde (et ça a été encore très limite). 


Là, vous nous parlez plutôt du « sauve-qui-peut » qui résulte de l’hystérie-décennie qui frappe notre peuple et consorts. Cette hystérie étant très sourde, elle ne provoque pas des mouvements très visibles mais elle est trop longue alors elle épuise et ce qui se produit le plus ce n’est pas du vandalisme accéléré, du piétinement les uns sur les autres en manière de panique d’incendie mais plutôt un retrait de chacun. 
Ce retrait ou repli sur soi généralisé n’est pas égoïste ni pervers au sens individuel. Il produit des effets pervers m’enfin ce n’est qu’un mal décroissanciste. Ce n’est pas plus affreux que ça. 

Le « sauve-qui peut » actuel, si on tient à le schématiser, à dire qu’il est commun à tous, est essentiellement du découragement, de la perte d’optimisme, et ne conduit qu’à un retrait de soi, non à un piétinement des autres. Ce qui est piétinement des autres c’est quand par exemple certains arrachent les métaux des installations collectives. Ça existe, mais c’est marginal. Le grand mouvement d’ensemble consiste plutôt à un retrait sans plus. 


 


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