Bonour Rosemar

Les chaudrons du diable ont dégagé toujours beaucoup de fumée. Cette image nous rappelle celle de Big Ben, perdu dans le fog londonien.
Image d’un Londres qu’on croyait typique, mais qui n’était que la marque de la pollution,
liée à l’industrie, et au chauffage au charbon.

Il arrivait que certains jours, plusieurs personnes succombent sur le trottoir, sans qu’on en fasse d’ailleurs grand cas. Ce brouillard était le paradis pour les pickpockets, et pour d’autres tristes sires, tel que ce Jack the ripper, tristement célèbre, du coté de l’east end et de Whitechapel.

Au niveau sanitaire, on mis un certain temps à comprendre que si les enfants étaient atteints de rachitisme, ce n’était pas tout à fait un hasard. En effet, ce voile opaque ne permettait pas, en empêchant les rayons du soleil d’apparaitre, de synthétiser la vitamine D, indispensable au métabolisme.
Un médecin eut l’idée géniale de lancer à grande échelle l’utilisation d’un substitut : L’huile de foie de morue, qui n’a de nos jours rien perdu de ses qualités, ni de son gout, d’ailleurs( mais elle existe en gélules)
En peu de temps, le problème fut réglé.

Quand aux peintres, ils trouvèrent dans le thick fog un allié précieux : Monet aimait venir sur les bords de la Tamise en automne.
C’était là ,dans ce moment de l’année, que les conjonctions entre lumière, et filtres, plus ou moins naturels, donnaient au fleuve cette allure qui lui inspirèrent ces quelques chefs d’œuvre, dans l’esprit de William Turner, qu était venu, lui, chercher la lumière, cent ans auparavant, sur les bords de Loire.
Chassé croisé de la lumière et de l’ombre, à l’image de la rencontre de deux cultures que l’on opposent, mais qui se complètent.

Espérons donc que ces tours chinoises sauront émerger du brouillard, et donner à des génies l’occasion de nous écarter, nous aussi, sans donner matière à quelque nouveau Jack l’éventreur de faire régner la terreur.