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Commentaire de easy

sur Pauvre libertinage ! Mais non libertinage de pauvres ...


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easy easy 31 janvier 2013 15:11

De toutes époques, le libertinage a nécessité que coexistent différentes échelles, depuis la plus collective ou officielle à la plus intime à deux.

C’est toujours ce qui existe de manière notoire qui offre le support au discours de justification des actes plus confidentiels.
Il est impossible de justifier une petite sauterie en chambre s’il n’existe pas des partouzes bruyantes dans le château voisin. 
 

Or, tant qu’a existé une massive aristocratie de sang -ayant des droits spéciaux- tant à Rome qu’à Versailles, avec donc de la valetaille au service des boissons et du ménage, il a pu exister le type de libertinage qui fait aujourd’hui des nostalgiques 
La petite échelle se pratiquait derrière une meule de foin ou une chambre de bonne, la grande échelle se pratiquait en château
 
Lorsque l’aristocratie de sang à disparu, celle pécuniaire l’a remplacée sans pour autant offrir le rapport maître valet (ou alors seulement pendant 100 ans, au XIXème siècle) ni suffisamment de cadre immobilier en allure d’endroit situé en dehors du droit commun.
La fin des châteaux et de la valetaille a mis fin au libertinage classique 

Désormais, il ne reste plus que deux places possibles.
Toujours le petit endroit, derrière quelque porte ou studio et, comme grand endroit situé en dehors du droit commun, la nature sauvage. Le yacht posé sur l’océan est situé hors droit commun, il remplace le château mais il est hors de portée de tout un chacun. Il est également situé trop loin de la vue de chacun.
Alors qu’autrefois les gueux avaient une vue sur ce qui se passait dans le château et pouvaient donc l’invoquer pour justifier leur libertinage, nul ne peut invoquer ce qui se passe sur les yachts qui écument les eaux internationales en arborant un drapeau bananier. 

 
Le libertinage actuel ne peut plus se situer qu’entre chambre d’HLM et plage

En démocratie, où chacun veut tout mais sans avoir de quoi se payer plus qu’un slip, le libertin ne peut plus invoquer que l’espace naturiste voire le dépaysement exotique pour se justifier. 
Ce que Gilbert Trigano avait parfaitement compris

C’est donc désormais et paradoxalement ce libertinage massif et bruyant des smicards sur les plages qu’utilisent les riches pour se justifier quand ils le pratiquent dans leurs endroits plus luxueux.
D’où la présence constante de leur piscine.
(Il y a 2 000 000 de piscines privées en France)


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