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Commentaire de louphi

sur L'anticommunisme a la vie dure


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louphi 1er février 2013 16:45
Par louphi (xxx.xxx.xxx.14) 1er février 16:17

ROBERT GIL

Votre effort d’objectivité dans cet article est assez visible. C’est déjà très louable par ces temps plus que sombres où le système capitaliste a depuis longtemps lobotomisé tous les esprits par avance. Cependant, on peut relever sur cet article une écorchure sans toutefois remettre en cause l’opinion assez favorable qu’un lecteur averti et attentionné ne peut manquer d’émettre.

Voici cette écorchure. Vous avez écrit : « C’est Trotsky qui, le premier, dénonce le stalinisme. Il est soviétique et chef historique de la révolution bolchévique ».

C’est la deuxième phrase de cette affirmation qui fait le hic. Voici un exemple typique d’intoxication par laquelle la propagande capitaliste occidentale déroute du communisme les éventuels révolutionnaires. On peut laisser de côté la question du « soviétisme » de Trotsky car elle n’est pas très déterminante quoique discutable. La question principale, c’est la deuxième proposition de cette phrase qui attribue à Trotsky la qualité de « chef historique de la révolution bolchevique ».

On peut se demander alors : qu’est-ce qu’un chef historique de la révolution bolchevique ? A cette question, il n’y a pas meilleure réponse que la définition donnée par Staline :

« Pour se maintenir au poste de chef de la révolution prolétarienne et du Parti du prolétariat, il faut allier en soi la force de la théorie et l’expérience pratique de l’organisation du mouvement prolétarien. ». LENINE, ORGANISATEUR ET CHEF DU PARTI COMMUNISTE DE RUSSIE - A L’OCCASION DU 50e ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE – Pravda n°86, 23 avril 1920 – Article de STALINE).

Staline ajoute :

« Mais pour nous qui connaissons Lénine de près et pouvons voir les choses avec objectivité, il est certain que Lénine n’a rien perdu de cette vieille qualité. C’est là du reste qu’il faut chercher l’explication du fait que Lénine, et pas un autre, est aujourd’hui le chef du parti prolétarien le plus puissant et le mieux aguerri du monde. ». (Idem).

Il est incontestable que, s’il y a eu des chefs de la révolution bolchevique russe, le premier d’entre eux, c’est Lénine. Et c’est à partir de Lénine qu’on peut décider des autres chefs. C’est Lénine qui est le seul modèle de chef auquel on doit se référer.

A présent, on peut examiner si Trotsky a réellement été chef de la révolution bolchevique.


1- Sur le plan de la Théorie

Lénine a passé une grande partie de son activité à combattre les vues de Trotsky sur la révolution russe.  Trotski a exprimé ces vues par sa principale théorie qu’il a publié dans un ouvrage sous le titre « la révolution permanente ». Voici par exemple ce que disait Lénine à propos de la théorie de « la révolution permanente » de Trotski, c’était avant la révolution bolchevique :

« Les « voltigeurs » se proclament au-dessus des fractions, pour la simple raison qu’ils empruntent leurs idées, tantôt à une fraction, tantôt à une autre. De 1901 à 1903, Trotski fut un iskriste fougueux et, au congrès de 1903, il fut, selon Riazanov, la « trique de Lénine ». Vers la fin de 1903, il devient menchévik enragé, c’est-à-dire abandonne les iskristes pour les économistes et déclare qu’il y a un abîme entre l’ancienne et la nouvelle Iskra. En 1904-1905, il s’éloigne des menchéviks, sans pouvoir toutefois se fixer, tantôt collaborant avec Martynov (économiste), tantôt proclamant la doctrine ultra-gauche de la « révolution permanente ». (V. I. Lénine : Sur la violation de l’unité au cri de : « Vive l’unité ! », OEuvres complètes, t. XVII, p. 393-394, éd. russe. - 9 mai 1914.).

Après la révolution bolchevique, les vues de Trotski allaient toujours à contre-courant ce celles de Lénine et du Parti Bolchevique. Lénine explique :

« La faute capitale de Trotski est de tirer le Parti et le pouvoir soviétique en arrière, en posant maintenant la question de « principe ». (…)

Les désaccords réels existants, abstraction faite de ceux que j’ai énumérés, ne portent nullement sur les principes généraux. J’ai dû énumérer moi-même mes « désaccords » avec Trotski, car, dans ce vaste sujet : rôle, tâches des syndicats, j’estime que Trotski est tombé dans une série d’erreurs liées à l’essence même de la question de la dictature du prolétariat. (…)

Ici, Trotski commet une erreur. De sa théorie, il ressort que la défense des intérêts matériels et spirituels de l’ouvrier n’incombe pas aux syndicats dans l’Etat ouvrier. C’est une erreur. Trotski parle de « l’Etat ouvrier » Permettez, c’est une abstraction. Quand, en 1917, nous parlions de l’Etat ouvrier, c’était compréhensible ; mais maintenant, quand on nous dit : « Pourquoi, contre qui défendre la classe ouvrière, puisqu’il n’y a plus de bourgeoisie, puisque l’Etat est ouvrier », on commet là une erreur manifeste.

(…)

Aussi les thèses de Trotski et de Boukharine renferment toute une série d’erreurs théoriques fondamentales. Politiquement, cette façon d’envisager la question dénote un manque de doigté extraordinaire. Les « thèses » de Trotski sont nuisibles politiquement. Sa politique est une politique de houspillement bureaucratique des syndicats. Et le congrès de notre Parti, j’en suis certain, condamnera et rejettera cette politique. » (V. I. Lénine : « Sur les syndicats, le moment présent et les fautes du camarade Trotski », Œuvres complètes, tome XXVI, p. 65 -81, éd. Russe - 30 décembre 1920).

Donc, sur le plan de la théorie, Trotski était défaillant.


2- Sur le plan de l’expérience pratique de l’organisation bolchevique.

Trotski fut étiqueté par Lénine comme un liquidateur du mouvement ouvrier révolutionnaire russe. Lénine atteste :

« Trotski et ses pareils — les « trotskistes et les conciliateurs »— sont plus dangereux que n’importe quel liquidateur, car les liquidateurs convaincus exposent franchement leur point de vue et les ouvriers discernent aisément leurs erreurs, tandis que Messieurs Trotski et Cie trompent les ouvriers, dissimulent le mal et font de telle sorte qu’il devient impossible de le découvrir et de s’en guérir. Tous ceux qui soutiennent le groupe de Trotski soutiennent une politique de mensonge et de tromperie à l’égard des ouvriers, une politique dissimulant le liquidationnisme. » (Lénine : Tome XV, p. 218, éd. russe.).

Et encore : « Tous ceux qui s’intéressent au mouvement ouvrier et au marxisme en Russie savent qu’en août 1912 il s’est constitué un bloc composé des liquidateurs, de Trotski, des Lettons, des bundistes et des Caucasiens...

(…)

Les liquidateurs ont une physionomie spéciale : ce sont des libéraux et non des marxistes. Trotski n’a aucune physionomie et il n’en a jamais eu ; il se borne à faire la navette entre les libéraux et les marxistes et à lancer les mots à effet et des phrases sonores. » (V. I. Lénine : « La désagrégation du bloc d’août », Œuvres complètes, tome XVII, p. 251-253, édition russe- 28 mars 1914).

Enfin, signalons que Trotski n’adhéra au Parti Bolchevik qu’au VIe Congrès du POSDR (bolchevique) qui s’était tenu, dans la demi-clandestinité, à Pétrograd du 8 au 16 Août 1917, à moins de deux semaines seulement avant la révolution d’Octobre 1917. Manifestement Trotski ne possédait aucune expérience pratique dans l’organisation du mouvement ouvrier en tant que bolchevik. Par contre, cette adhésion in extremis au Parti bolchevik montre à quel point Trotski était une ordure.

Effectivement, dans le Parti Bolchevique, Trotski fut un redoutable saboteur du Parti. Lorsqu’il fut purgé du Parti Bolchevik et expulsé de l’URSS, Trotski, à partir de l’Etranger, devint, pour le coup, un redoutable chef de multiples gangs capitalistes subversifs et terroristes opérant clandestinement en URSS pour  renverser l’Etat Soviétique, en collaboration avec le sionisme et l’impérialisme euro-américain.

L’un de ces gangs terroriste trotskiste, dirigé par Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev, réussira à s’emparer du pouvoir en URSS par un coup d’Etat en assassinant Staline le 5 mars 1953. Ce coup d’Etat capitaliste Trotskiste-khrouchtchevien marqua la fin de l’URSS et la résurrection de l’empire capitaliste Russe. C’est d’ailleurs cet activisme subversif trotskiste-khrouchtchevien que l’article évoque quand on lit : « Lorsque Kroutchev dénonce les crimes staliniens en 1956, il poursuit et conclut la 1ère dénonciation de Trotsky. Ces 2 dénonciations justifiant la propagande hystérique des USA et de la CIA. ».

En conclusion, c’est une pure et grosse escroquerie que d’attribuer à Trotski un soupçon de qualité de chef de la révolution bolchevique. Trotski est plutôt le chef de la contre-révolution capitaliste russe.


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