Une des difficulté de l’acte d’enseigner tient à son essence même : comment faire passer une connaissance, un savoir faire... sans que l’élève ne ressente plus ou moins confusément une sorte d’humiliation. Jusqu’alors, peut-il se dire, j’étais donc ignare ? L’art du métier consiste donc, en partie, à considérer que l’élève ne part peut-être pas de zéro, et de valoriser ses progrès. Il y a sur ce fil manifestement des aigris, traumatisés à coup sûr par des profs qui n’avaient pas assez de velours sur leur main de fer (la faute ne peut que leur incomber !).
Je trouve dommage de tirer à boulets rouges sur l’ensemble d’une corporation, dont les membres de font pas tous de corporatisme. Certes, il y a des profs géniaux, d’excellents maîtres d’apprentissage...qui savent transmettre magnifiquement leur pêche en même temps que leur savoir. j’en ai bien rencontré... un ou deux au cours de ma scolarité, et il y a de nombreux enseignants qui font honnêtement leur travail, avec une grande conscience professionnelle (comme les routiers sympas d’autrefois, qui « roulent pour vous »)’. Et puis il existe aussi des cons, des paresseux, des nullités malheureusement indéboulonnables.
Quant au système, qu’on pointe du doigt ses anomalies , soit...et il en est de nombreuses (un de mes potes sur un poste TZR, c.à.d. titulaire remplaçant a connu une période de 5 mois sans activité, payé à plein traitement...)mais jeter le discrédit sur l’ensemble des profs, ça pue la haine, c’est de la même mouture qu’insinuer qu’’ils sont tous de sales privilégiés, qui ne songent qu’à leurs congés, qu’ils se beurrent au gros rouge au cours de manifs, qu’ils se marient entre eux (Allègre) qu’ils sont inutiles,que l’étude d’un texte littéraire une future guichetière n’en a que faire (Sarko)