Mon propos cherche à éclairer la genèse du choix hétérosexuel. L’homosexualité fait partie des « options » qui se présentent à l’enfant pour faire vivre son corps sexué. Ce choix n’est pas plus évident que le premier.
J’ai dit en effet que l’hétérosexualité peut se définir comme la « normalité naturelle » de ce qui donne un sens à la jouissance génitale qui lui est intrinsèque. J’ai précisé quelques-uns des obstacles qui encombrent le chemin qui conduit à cette « normalité naturelle ». Il y en a de nombreux autres que je n’ai pas évoqués, car un livre entier n’y suffirait pas (j’en ai écrit plus d’un).
Aucune cause génétique n’étant démontrée, la seule voie restant à explorer est celle de l’ontologie, comme l’avait déjà fait Socrate. Il a parlé en long et en large de ce que Freud a nommé libido, mais contrairement à l’idée reçue, son existence n’est pas une découverte de la psychanalyse. Depuis un peu plus d’un siècle, les psychanalystes ont juste fait avancer (un peu) le schmilblick. Lacan s’est beaucoup plus ouvertement appuyé sur les textes de Platon que ne l’avait fait Freud ; dommage que ses écrits soient si hermétiques, il était beaucoup plus compréhensible à l’oral, dans ses séminaires.
Le plus important est de bien comprendre que la jouissance génitale n’est pas la conséquence de la pulsion de survie de l’espèce, mais qu’elle en est la cause. Exactement comme pour la pulsion de survie du nourrisson : c’est parce qu’il recherche la jouissance de la succion qu’il va se nourrir et survivre, sauf le cas où aucun des objets à sa portée ne contiendrait le lait indispensable...
Vous avez raison, le mot perversion est tabou. C’est aussi pour ça que j’ai consacré un paragraphe entier pour préciser de quoi et de qui on parle quand on apprête à définir les perversions.
Merci en tout cas de votre intervention qui permet d’apporter des précisions supplémentaires.