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Commentaire de louphi

sur Stalingrad soixante-dix ans après…


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louphi 6 février 2013 16:54

Staline face à la guerre d’extermination des nazis

Lorsqu’on parle de la Seconde Guerre mondiale, il faut toujours se rappeler qu’en fait, il n’y a pas eu une seule guerre, mais plusieurs. La guerre que menaient les impérialismes anglo-américain et français contre leur concurrent allemand n’avait pas grand-chose en commun avec la guerre nationale antifasciste qu’a livrée l’Union soviétique. La guerre en Occident avait été une guerre entre deux armées bourgeoises. Dans le combat contre l’invasion hitlérienne, la classe dirigeante française ne voulait et ne pouvait pas mobiliser et armer les masses travailleuses pour une lutte à mort contre le nazisme. Après la déroute de ses troupes, Pétain, le héros de la Première Guerre mondiale, signa l’acte de capitulation et entra d’un pied léger dans la collaboration. Presque en bloc, la grande bourgeoisie française se rangea sous les ordres d’Hitler, essayant de tirer le meilleur parti de la Nouvelle Europe allemande. La guerre à l’Ouest restait, en quelque sorte, une guerre plus ou moins « civilisée » entre bourgeois « civilisés ».

Rien de comparable en Union soviétique. Le peuple soviétique dut faire face à une guerre d’une tout autre nature. Et un des mérites de Staline est de l’avoir compris à temps et de s’y être préparé en conséquence.

Avant le début de l’opération Barbarossa, déjà, Hitler avait clairement annoncé la couleur. Dans son Journal, le général Halder a consigné des notes d’un discours qu’Hitler a tenu devant ses généraux, le 30 mars 1941. Le führer parlait de la guerre à venir avec l’Union soviétique.

« Lutte de deux idéologies. Jugement écrasant au sujet du bolchevisme : il est comme un crime asocial. Le communisme est un danger effrayant pour l’avenir. (...) Il s’agit d’une lutte d’anéantissement. Si nous ne prenons pas la question sous cet angle, nous battrons certes l’ennemi, mais, dans trente ans, l’ennemi communiste s’opposera de nouveau à nous. Nous ne faisons pas la guerre pour garder notre ennemi. (...) Lutte contre la Russie : destruction des commissaires bolcheviks et de l’intelligentsia communiste. »

On aura remarqué qu’il est question ici de « solution finale » — mais point envers les Juifs. Les premières promesses de « guerre d’anéantissement » et de « destruction physique » étaient adressées aux communistes soviétiques.

Et effectivement, les bolcheviks, les Soviétiques ont été les premières victimes des exterminations de masse. Le général Nagel écrit en septembre 1941 :

« Contrairement à l’alimentation d’autres prisonniers (c’est-à-dire anglais et américains) nous ne sommes tenus par aucune obligation d’avoir à nourrir des prisonniers bolcheviks. »

Dans les camps de concentration d’Auschwitz et de Chelmno, « des prisonniers soviétiques étaient les premiers, ou parmi les premiers, à être délibérément tués par des injections mortelles et par le gaz ».

Le nombre de prisonniers de guerre soviétiques morts dans les camps de concentration, « en cours de déplacement » ou dans « des circonstances diverses » se chiffre à 3.289.000 hommes ! Lorsque des épidémies se déclaraient dans les baraques des Soviétiques, les gardes nazis n’y pénétraient pas « sauf avec des équipes de lance-flammes lorsque, « pour des raisons d’hygiène », les mourants et les morts étaient brûlés ensemble sur leur lits de haillons pleins de vermine ». Il peut y avoir eu 5.000.000 de prisonniers assassinés, si l’on tient compte des soldats soviétiques « simplement abattus sur place » au moment où ils se rendaient.

Ainsi, les premières campagnes d’extermination, les plus vastes aussi, ont été dirigées contre les peuples soviétiques, dont le peuple juif soviétique. Les peuples de l’URSS ont le plus souffert, ont compté le plus grand nombre de morts — 23 millions — mais ils ont aussi fait preuve de la plus farouche détermination et de l’héroïsme le plus ardent.

Jusqu’à l’agression contre l’Union soviétique, il n’y a pas eu de grands massacres de populations juives. A ce moment, les nazis n’avaient encore rencontré nulle part de résistance sérieuse. Mais dès leurs premiers pas sur le sol soviétique, ces nobles Allemands durent affronter des adversaires livrant combat jusqu’à leur dernière goutte de sang. Dès les premières semaines, les Allemands subirent des pertes sévères, et cela contre une race inférieure, contre des Slaves, et pire encore, contre des bolcheviks ! La rage exterminatrice des nazis est née de leurs premières pertes massives. Lorsque la bête fasciste a commencé à saigner sous les coups de l’Armée rouge, elle a imaginé « la solution finale » pour le peuple soviétique.


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