Question très pertinente
Elle démontre que les Mosos de Chine avaient tout compris.
Sauf mélange de bébés, un enfant sait toujours qui est sa mère et réciproquement.
Le père n’en sait rien.
Les Mosos misent alors toute la filiation sur la mère. Et pour compléter en sorte de père, ils y ajoutent le frangin de la mère quand elle en a un. C’est l’oncle maternel du gosse qui est appelé père. Chacun sait bien qu’il n’est pas le géniteur mais le considère éducateur.
Chaque homme Moso est père de neveux biologiques.
Du coup, les Mosos couchent avec qui ils ont envie et personne n’en souffre.
Ailleurs, les enfants peuvent avoir pour père un type d’un autre totem habitant un autre village et n’ayant jamais connu la mère. Là encore, le père est conçu et perçu autrement qu’ici.
Ici, le père est celui qui vit sous le même toit que la mère.
Ici, la question de toit commun au couple est très déterminant. Les interdictions de l’inceste, dans le monde, sont beaucoup plus liés à une problématique de « même toit » qui génère alors des conflits, qu’à une problématique génétique. Tant Cléopâtre était belle.
Ici c’est le toit commun, donc la vie en commun d’un couple, alors fixe, donc fidéliste, qui est le déterminant
En tous cas avant que les tests ADN ne viennent foutre le boxon
Ici, un mari doit donc policer sa femme, lui poser une ceinture de chasteté quand il s’absente longtemps
En tous cas avant que la pilule ne viennent foutre le boxon
Ici on entre dans des rages folles quand on se découvre cocu. Alors on tue ou on joue des sales tours, on se venge.
Ici, toute la structure familiale a été fondée sur la confiance et la fidélité. Ce qui peut faire illusion jusqu’au jour où, par implantation d’une puce rapporteuse, chacun se saura cocu.
En attendant cette puce rapporteuse, les mémoires des smartphones et les tests ADN font déjà la moitié du boulot de flicage
Ici, un enfant (parce que ses camarades aussi) grandit en installant sa psyché sur le concept de parents fidélistes. Sa psyché se fissure, s’effondre quand il découvre que ce n’est pas le cas (Christopher McCandless avait fugué à 22 ans pour cette raison)
Ici, comme chacun commence à piger qu’il se fera forcément pincer d’adultères, surgissent des contrats de mariage.
De l’extérieur on semble se marier comme tout le monde (et on en retire une autorité car on devient prescripteur de morale en devenant chef de famille) mais en réalité, il y a un contrat connu des seuls conjoints qui stipule que le libertinage est admis. Des enfants vont naître en se croyant enfants de fidélistes alors que ce ne sera pas du tout le cas.
(Ça fait un moment que les enfants de vedettes se sont faits une raison tout en souffrant de ne pas faire partie de la norme des enfants nés de parents fidélistes)
Ici, il surgit de multiples souffrances parce qu’on a contruit trop de choses sur des idéaux au lieu de les construire sur la réalité banale.
Oui, ici on est vraiment, profondément traumatisé, mais de choses artificielles.
Oui, ici on est en grande souffrance mais pour des raisons qui feraient rigoler d’autres.
(Les anthropologues du XIXème siècle ont eu un mal fou à nous dire la vérité du Monde, à nous montrer que bien d’autres faisaient autrement)
Ici, trop de choses sont bâties en château de cartes