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Commentaire de Corinne Colas

sur Autisme : à propos de « Mon combat pour les enfants autistes », de Bernard Golse


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Corinne Colas Corinne Colas 10 février 2013 16:14

Pour une prise en charge correcte, il faut d’abord une formation innovante puis un dépistage réussi. Il y a d’abord un gros travail à faire en amont : supprimer de la formation initiale les contes à dormir debout et stages obligatoires… à l’étranger (ça évite « la tête dans le guidon »), améliorer la formation continue, se forcer à lire les publications notamment étrangères (le petit nombre d’abonnements aux revues scientifiques chez les professionnels français témoignent d’un désintérêt manifeste). Ensuite au niveau du diagnostic, réclamer obligatoirement un bilan neuropsychologique par ex. Il faut en finir avec les chapelles... 

Plus précisément à propos de l’inclusion raisonnable démarrant à l’école, un cheval de bataille classique pour les organisations...

Dès que l’on se penche sur les coûts réels, on comprend qu’il est plus judicieux pour l’Etat de favoriser au maximum l’inclusion des élèves à besoins éducatifs spéciaux dans les structures ordinaires... sauf que les moyens ne suivent jamais. 

Quand un robinet est fermé d’un côté, on fait tout pour ne pas en ouvrir un autre ailleurs. 

Scandale du recrutement des AVS, fermeture des RASED... L’intervention du SESSAD, même à genoux, il est impossible de l’obtenir dans certains secteurs.

De toute façon pour certains élèves, c’est un leurre. Le « droit à l’école », c’est juste le droit pour tous de démarrer la course mais la tortue ne se transformera jamais en lièvre.

A trop réclamer l’égalité, on nie les différences qui sont en fait des richesses si le potentiel est utilisé, certainement pas un handicap. Les tortues perdent leur énergie à faire croire qu’elles peuvent devenir autre chose. C’est très préjudiciable pour une frange importante d’élèves « particuliers ».

Pour ceux-là, l’inclusion en milieu ordinaire est trop compliquée mais ni la clis (cour des miracles) ni l’UPI (idem), ni l’IME ou l’IMPRO (où ils finissent après l’échec de la course d’obstacles) ne sont des solutions dans leur cas très spécifique. Ils ont besoin de vrais collèges et lycées entièrement dédiés à leur mode d’apprentissage.

Des endroits extraordinaires afin qu’ils se sentent enfin des élèves ordinaires. 
Ex http://www.orionacademy.org/about/


Comme ces établissements n’existent pas en France, des familles s’expatrient (mais pas en Belgique), d’autres prennent leur courage à deux mains et font preuve d’imagination en pratiquant la scolarité à domicile... Pédagogie de la sollicitude, entraînement social anticipatoire, aides technologiques sont quelques unes des pistes utilisées et les miracles arrivent. Il est bon de le clamer haut et fort en ces temps de pessimisme et de revendications classiques. 

Petit extrait ci-dessous à méditer (on peut remplacer le mot « cancre » par tous les autres termes servant à rejeter la différence à l’école) : 
La « constante macabre »

 André Antibi :

« C’est le pourcentage constant d’élèves qui doivent se trouver en situation d’échec pour que le système soit crédible »
André Antibi :
« Les cancres n’existent pas. Ce qui existe, ce sont des gens qui, à un moment T, n’atteignent pas un objectif. »

http://horsdesmurs.com/images/stories/e ... eleves.pdf

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