Il y a un mauvais amalgame dans votre article selon moi
- d’un côté un gouvernement veule et traitre à son peuple qui, pour faire oublier ses propres turpitudes, dont la lâcheté, et l’incompétence, lâche du lest sur des « pratiques de fait » ou des domaines poussés par de puissants lobbies ( vous auriez pu choisir les retours en arrière sur la corrida, la dépénalisation toujours latente du cannabis, le piratage des oeuvres d’une part et le racket de la copie privée de l’autre....)
- de l’autre, un gros problème de « partage de la route », entre une minorité de motards purs et durs, des transfuges opportunistes, des automobilistes vache-à-lait, des usagers professionnels de la route et des transports en commun.
Ainsi, malgré des artères saturées, la solution est toujours de privilégier les gros bus, quitte à ce qu’ils monopolisent des voies ou en bloquent d’autres car leurs arrêts ne sont pas en retrait, d’interdire les gros camions, remplacés par des myriades de fourgons livreurs, d’aménager les routes en rétrécissant les chaussées, en créant de dangereuses chicanes, avec des blocs de béton au sol, en supprimant des places de stationnement, en installant des plots, des piquets de fer qui ravagent les portières et les bas de caisse, en créant des sens interdits qui limitent des accès à des quartiers entiers... et en pratiquant seulement le principe « les gens ne s’adaptent qu’aux contrainte » et la répression.
Dans ce chaos urbain frustrant, les deux-roues tentent de se frayer un passage au milieu d’un troupeau plus ou moins compact d’automobilistes trompant l’ennui en écoutant la radio, répondant au téléphone ou discutant avec son passager, ce qu’un deux-roues ne fait pas, ce qui le laisse bien plus attentif à la sécurité et aux opportunités.
Je comprends qu’un automobiliste puisse craindre pour sa carrosserie ou ses rétroviseurs quand un deux-roues le frôle à droite ou à gauche, lui qui n’est même pas correctement protégé par ses pare-chocs, certains modèles de voiture se pliant du bas de caisse à des vitesses inférieures à 20 km/h en cas de contact. Il doit pourtant savoir qu’un deux-roues comprend très vite que lui risque une chute très souvent douloureuse, et est contraint au port de vêtements épais, sauf en vélo, alors qu’à 25 à l’heure, le risque de se faire très mal est déjà prégnant.
Personnellement, je ne pratique l’interfile qu’à allure modérée que sur des files de voitures stationnées au feu rouge ou stoppées par l’embouteillage. Dès que la file redémarre, je reprends ma place. Cette loi me permettra d’éviter une amende, mais je ne me sentirai pas obligé de doubler une voiture roulant à plus de trente en pleine ville. A cette vitesse, l’arrivée de ces fameux plots ou rebords peints en blanc au niveau des passages piétons serait mortel pour moi.
Je peste aussi quand les voitures me collent au train, alors que je freine plus court qu’elles, et que j’en « laisse plus » devant moi qu’elles m’en laisse derrière. On parle de l’inconscience des motards, mais le compliment est aisément transposable. Notez que lorsque je suis assez près d’un pare-choxc arrière, je suis sur l’extrème gauche pour me laisser une chance de déboiter en cas de freinage de la voiture de devant.
Le système interfile a malgré tout ses pièges et ses limites. Une voiture s’arrête pour laisser passer une voiture qui vient de sa droite et tourne à gauche, et il y a de fortes chances que je ne puisse la voir... et elle non plus. Les voies d’accès latérales doivent donc ne permettre que de tourner à droite et de permettre des demi-tour qu’aux rond-points suivants.
Selon moi, il faudrait aussi autoriser les deux-roues motorisés à utiliser les voies de bus. Il est aberrant de croire que les deux-roues puissent notablement ralentir un bus dans sa tournée. Un deux-roues, c’est une voiture en moins dans les embouteillage, c’est donc facilement 3 m à l’arrêt et 20 en mouvement de gagnés, sans compter la seconde de redémarrage à chaque arrêt. C’est souvent aussi moitié moins de pollution, surtout si on décide enfin d’interdire les moteurs deux-temps, et qu’on légalise le 80 cm2 quatre-temps dès 15 ans, histoire de donner un peu de pêche aux scooters bêtement limités à 45 là où les autres véhicules prétendent rouler à 50 en cas de circulation fluide .
Plus de motards réguliers, et non seulement des opportunistes habituellement automobilistes se permettant n’importe quoi grisés par une impression de liberté peut permettre une route plus agréable pour tout le monde. Les transports en commun n’ont pas la même côte que les voitures de location (qui ne s’éternisent pas en stationnement) ou les vélibs qui pourraient avoir des grands frères électriques...peuvent encore réduire le nombre de voitures au bénéfice de tous.
L’interfile est un premier pas pour le changement des mentalités. Mais je vous accorde que peut-être que dans l’esprit des nuls qui se gobergent aux comandes, ce n’est que « lacher du lest » pour éviter que les motards manifestent.
Car aujourd’hui, chaque rassemblement, sous quelques motif que ce soit, les effraie. Il faut dire que la situation est devenue insoutenable sous de nombreux plans...