Noodles :
Quel plaisir dans un article de rebondir sur d’autres sujets. Etde se trouver des lectures et des maitres commun.
Dans mon petit panthéon personnel, je place moi aussi Swift tout en haut.
On aurait tort de ramener les voyages de Gulliver aux collections pour enfants, où il apparait souvent, dans des éditions tronquées.
Ce livre vaut le voyage d’Ulysse. Une modernité incroyable, un esprit critique, baignant dans le merveilleux et des analyses politiques très pertinentes, sans parlé de l’humour, qui ne gâte rien.....
C’est sûr qu’Orwell s’en est inspiré dans 1984, avec cette instrumentalisation de la haine des citoyens, pour mieux les manipuler et les asservir.
"Swift pose une question de
réflexion : quelle est la différence entre un être humain et un animal ?
Cette différence est-elle réelle ou est-elle simplement apparente ?
Doit-on avoir honte d’être humain ? (Wiki)"
Swift fait parler les chevaux, dans un des curieux pays où Gulliver aborde.
Les hommes s’y comportent eux, curieusement comme des animaux soumis aux chevaux, leurs maitres. Ils ne parlent pas, eux, mais grognent, et affichent une bestialité apparente.
Il nous ramène en effet cette réflexion, sur notre condition, et sur la compassion élémentaire a avoir pour les autres espèces, qui nous sont frères en souffrance.
Mais que nous oublions si facilement, à partir du moment que nous les excluons du domaine de la sensibilité, de l’intelligence. Discours valable d’ailleurs, hier comme aujourd’hui, pour les races dites inférieures....Même si en toute hypocrisie, on ne dit plus les choses ainsi...
A noter d’ailleurs que Pierre Boule a repris cette idée de l’inversion des genres, dans la planète des singes.