@Robert Gil,
Une autre europe ne peut pas se construire selon vos souhaits.
Il est temps de s’en rendre compte. C’est justement l’incompatibilité des intérêts et des modes de fonctionnement des pays membres qui aboutit à cette emprise des banques et des financiers sur l’ensemble de ces pays, par le biais de ceux qui, dans chacun de ces pays tiennent comme objectif indépassable de tous les faire marcher dans le même sens (y compris ceux qui, naïvement, espèrent encore « une autre europe »). Le sens de l’exploitation et la misère pour le plus grand nombre. N’oubliez pas que c’est dans leurs intérêts que dès le départ s’est effectué le processus d’unification européenne. Quant vous faites un marché libre et ouvert avec une monnaie commune avec des pays aux législations sociales et aux économies différentes, vous incitez à la baisse des droits sociaux et cassez les économies les moins compétitives, ce qui permet de les tenir en laisse par la dette. Comme ces pays ont des objectifs et des visions du monde incompatibles, ils ne peuvent que parvenir entre eux à des compromis à minima, notamment sur le social.
Concrètement, faire l’europe sociale revient à demander aux pays les plus riches de financer le social dans les autres pays, tout comme en France, Paris, Côte d’Azur et Lyon financent le reste du pays. Et leur réponse est : Nein. Pas juste leur gouvernement ou leur patronat, mais une grosse majorité du peuple.
Donc qu’est ce qu’on fait ?
On attend qu’il se retrouvent une Rosa Luxembourg, ou qu’ils élisent Oskar Lafontaine chancelier ? ...On peut attendre longtemps !
On leur rejoue Reischoffen avec notre Force Nucléaire Stratégique ? ...Trop pétaradant !
Ou alors on leur explique tranquillement qu’il n’est plus raisonnable de continuer comme ça, qu’ils ont le droit de choisir la voie de la compétition acharnée et nous le droit de faire un choix opposé, et que par conséquent la France quitte l’ue pour aller se chercher comme alliés des pays dirigés par de vrais gens de gauche : Chavez, Morales, Roussef... (évidemment, on évitera l’union monétaire et on préfèrera le commerce équitable au marché libre)
Et c’est plus avec ces pays qu’on pourrait construire des alliances protectrices des droits sociaux, plutôt qu’a se borner à vouloir faire l’europe avec des pays qui sont à des années-lumière de ces objectifs. Ou tout du moins à des années-lumière d’avoir envie nous permettre de les atteindre.