J’ai vu des gens s’indigner de l’emploi du mot racaille vis à vis des « individus » qui sèment le trouble dans les manifestation étudiante.

Il paraît que le fait d’employer ce genre de vocabulaire certes péjoratif, contribue à nuire à l’image des jeunes défavorisés, ce qui n’a pour autre effet que de les repousser encore plus hors de la société, augmentant ainsi le poids déjà lourd de cette image de casseur, seule voie au travers de laquelle ils arriveraient à vivre, puisque justement ils sont repoussés hors de la société.

Et bien moi je me demande, combien de ces « pas racailles » (donc) voudront un jour devenir étudiant. Combien rêveront de devenir un de ces jeunes qui manifestent à plus de 1000, en bavassant sur des valeurs d’unité, et qui sont incapables de venir spontanément en aide à une fille de leur groupe, partageant donc les mêmes valeurs qu’eux, militants à leurs coté, qui se fait tabassé par une trentaine de gamins qui n’ont pas plus de 16 ans pour un portable qui ne vaut pas plus de 30euros. Je me demande si cette image donnée par les étudiants ne nuient pas elle aussi gravement à l’intégration des jeunes défavorisés.

On m’objectera que les étudiants manifestent « pacifiquement » et son non violent.

Si je puis me permettre une métaphore, un lion décidant de devenir herbivore, pour ne plus avoir à blesser de pauvres créatures sans défense, serait certainement un des plus beaux exemples de pacifisme possible sur cette Terre. Toutefois, si dans les semaines qui suivent, les gazelles venaient à prendre pour habitude de le lyncher à coups de sabot, cette exemple serait terni à jamais, et les autres lions ne pourraient que s’en voir conforter dans leur attitude prédatrice.

Le pacifisme et vertueux quand il découle du courage. Sinon, c’est juste un moyen de se donner des grands airs à peu de frais.

Je suppose que c’est ce qu’on appelle un dommage collatéral.