Bonjour Curieux cureuil
Je vous prie de m’excusez mais j’ai trop envie de parler de ce que vous venez d’offrir sous le seul angle Poe-tique pour l’instant.
Dans ce que vous aviez écrit hier, dans ce texte qui m’avait filé des frissons il y avait vous, un type normal, à mentalité rationaliste
(Chez vous c’était sincère, naturel, alors que Poe feint avoir une mentalité de Sherlock Holmes et feint être troublé)
Et il y avait la Chose d’allure plutôt concrète : la nature, une grotte, des compagnons, des poissons, un cénote....
Et le nerf de votre récit (très naturel, sans aucune arrière pensée, il me semble) était dans le fait que cette Chose d’allure concrète, ouh la la, quel choc, elle a une âme !
Et elle vous envoûte.
Elle vous surprend parce que vous avez une mentalité de Columbo qui refuse l’irrationnel. Vous luttez mais la Chose est trop forte et elle vous dévore. La Chose gagne, vous aliène à elle et vous finissez à l’envers (Et votre lecteur aussi)
Dans ce que vous avez C/C en italique ce matin, qui avait été écrit il y a longtemps et avec un état d’esprit d’écrivain, non plus de simple papoteur comme hier, je vois encore 75% de Poe-tique mais cette fois il y a 25% d’autre chose.
Cette autre chose est ce que vous travaillez, triturez ; c’est votre précieux, c’est votre Message (aux autres et à vous-même). Ces 25% c’est la formalisation de vos réflexions, c’est votre conclusion métaphysique (provisoire).
Dans les 25%, vous vous subissez. Vous inventez une Chose qui vous dévore :
**** Elle, n’est pas toujours douce. Et si sans cesse, elle me caresse, sous ses fines mains je me courrouce. Je crie, je hurle pour qu’elle arrête, mais son étreinte est sans retraite. J’ai beau cracher tout mon venin, aucun poison ne lui fait rien. Dans le silence elle me sourit, de toutes mes larmes je la supplie. J’épuise mon âme, évanouie, entre ces tendres seins, et puis j’oublie. L’espace d’un long songe, je me refuge. Dans l’antre du mensonge et le royaume des subterfuges****
En ce qui me concerne, ces invention intrinsèques, les délires d’une personne, ne m’intéressent pas (je ne lis ni de poèmes ni de Dugué)
Dans cet extrait en italique, tel que présenté, je peux me tromper, ce premier §, je n’arrive pas à le raccorder à une Chose externe à vous. Elle me semble créée par vous.
Dans cet extrait en italique, je ne comprends pas et n’aime pas le 1er §. Je comprends un peu et j’aime les autres
Dans les 75% Poe-tiques vous subissez la Chose : L’écorce, le bâton, la veine tarie, le silence, l’obscurité, le boyau, la chute, la peur, la créature, ses dents, le chemin, l’impasse, la pierre molle (Génial !)
Mais même les autres §, ces 75% plus Poe-tiques, me semblent moins vrais, plus inventés par vous que ce que vous avez produit hier en racontant naturellement
En somme, à mes yeux et a priori, moins vous jouez l’écrivain, plus vous vous contentez de raconter simplement votre aventure, plus vous faites du Poe
Vous êtes paradoxalement beaucoup plus écrivain quand vous ne cherchez pas du tout à l’être
Sur les effets Poe-tiques que j’ai subis avec votre texte de ce matin, la roche molle c’est génial, ça m’a fait un choc mais je n’avais pas été mis sous tension préalable. Elle arrive trop brusquement sans avoir été annoncée. Je n’étais pas dans le doute. Les phrases précédentes ne m’avaient pas mis en angoisse.
Il y a trop de votre imagination :
« Je l’imaginais rapide et véloce, m’épiant tapie dans un coin, à l’attente du moindre faux pas pour jaillir sur sa proie »
Ce procédé n’est pas Poe-tique. Poe refuse de laisser son imagination le déborder aussi facilement. Il ne s’invente pas des monstres, il les découvre en vrai alors qu’il ne veut pas les découvrir.
Du coup, c’est ce qui n’est pas en italique, c’est ce que vous racontez banalement qui ma filé encore une fois la chair de poule.
C’est dingue, les frissons que ça me fait « Une crise violente d’asthme (comme je n’en avais pas connue depuis ma petite enfance)me sorti de mon sommeil »
Vous rendez-vous compte que Poe procède toujours d’une maladie !!!!!
Vous racontez platement votre vie et Boummm c’est du super Poe
« j’ai reçu en rêve le message suivant » ça aussi c’est Poe-tique et ça m’a mis en tension. Du coup quand je suis arrivé à la crise d’asthme, je n’avais même plus besoin de vous lire pour faire un rapprochement magique entre ces deux faits. J’étais sidéré
« Voilà la matière du mythe, et il serait bien prétentieux de prétendre en être sorti. » Très Poe ça Vers la fin du récit, Poe vacille et se demande comment il s’en remettra.
Il entre toujours en pleine forme dans une aventure, il commence super rationaliste et à vers la fin il est à l’envers
(Il démontre que plus on se veut rationaliste, plus on se retouve à l’envers quand on rencontre la Chose)
« Cette efficacité symbolique de la parole que j’ai essayé de comprendre durant toutes mes études » Voilà encore du Poe : je fais des efforts pour rester lucide, pour comprendre...mais que c’est difficile...
« »« je m’apprêtais à m’enfoncer dans un monde où on n’entre pas sans fil. Chose étrange, ce fil que nous avons suivi pour pénétrer dans le royaume de Xibalba était un fil de hamac. Ce même fil qui vous porte et vous berce dans le royaume de Nyx, ce fil qui s’il est de travers vous gêne, entrave votre sommeil et meurtri votre chaire. »« »"
Là j’ai eu la méga chair de poule tant ça m’a fait de tilts
*** L’avenir de nos croyances, est semblable à celui de ses poissons chats. Notre passé est enfoui, recouvert par le travail de Chronos, la source est asséchée, mais une gangue le protège, et quand l’eau viendra…***
Là vous versez dans le prophétisme, dans le moralisme, en faisant une très belle métaphore, particulièrement portée sur l’eau mais ce n’est pas Poe-tique et ça ne me fait pas frissonner
La légende des dieux qui ont du mal à arroser est superbe. Elle pourrait parfaitement s’inclure dans une Poe-sie mais ainsi que vous l’aviez fait : en racontant ce qu’on vous a raconté non en l’intégrant en vous.
Poe n’intègre rien. Il se retrouve sur le cul à la fin de ses aventures, mais s’efforce de revenir ensuite à la virginité d’esprit afin de devenir à nouveau vulnérable lors de la prochaine aventure.
Il faut qu’il entre vierge, qu’il soit affolé puis qu’il ressorte tout de même en voie de récupération afin d’être tout neuf pour la prochaine surprise
Poe ne porte aucune philosophie. Devant un problème incroyable, il fait semblant de nous déballer des tas de références de sa trousse mais en scientifique.
« J’ai effectivement entendu parler de la malédiction des pharaons mais ça ne peut pas être vrai ». Et Paf, il se fait avoir devant la Chose
NB. Attention au point suivant :
la Poe-tique fonctionne parce que Poe n’est pas seul. Il y a toujours d’autres personnes et c’est le décalage très net des fantasmatiques des individus qui rend la confrontation intéressante
Hier, il y avait plusieurs personnages : les uns croyants en la Chose, vous pas
Aujourd’hui il n’y a que vous sur scène. On peut alors douter du réel de la Chose que vous rencontrez. On doute de la réalité de l’aventure
Voilà les impressions et émotions que j’ai ressenties en vous lisant
Voilà la critique que je peux vous offrir de l’ensemble
En toute Poe-tique bien comprise
21/02 13:14 - Loup Rebel
Bonjour easy, Pas grand-chose à voir avec le sujet, mais bon : dans un vieux carton je viens (...)
21/02 13:04 - easy
21/02 13:02 - easy
Et bien merci beaucoup pour ces indications J’y retrouve des éléments que j’ai (...)
20/02 22:58 - easy
Je ne connaissais pas le coup du ventre creux des idoles (Par contre il y a trois objets en (...)
20/02 19:22 - Loup Rebel
@ easy *** ( ( Je me demande si les Anciens buvaient parfois seuls, pour noyer un (...)
20/02 18:40 - easy
Même avec Daïmon de la Phiole je n’aurais déjà pas vu l’anagramme (Je ne sais pas (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération