LA FRAUDE ET L’ARGENT DU BEURRE « POURVOU QUé SA DOURE »
EN 1851 une loi anti-fraude sur les denrées frelatées est votée. C’était déjà un souci. Achetez local nous dit-on ? Notre crémière, cent ans plus tard était soupçonnée de « mouiller » le lait qu’elle nous vendait. Je me souviens d’avoir, plus tard, frissonné d’avoir pu être à la merci des Poissonnard, les « héros » sans scrupules de Au Bon Beurre de Jean Dutourd. En 1851 le beurre avait déjà été l’objet de fraudes diverses qui pour nous paraître délirantes n’en sont pas moins révoltantes et dangereuses. Addition de de pomme de terre ! de farine ! de suif ! de craie ! ou d’acétate de plomb dans le beurre !!!! Quand il était pris, la ligne de défense du commerçant était toujours « qu’il ne savait pas ». Quasiment c’est toujours le cas avec Findus et autres participants au scandale de substitution d’une viande par une autre.
Il y a un doute que les fraudeurs ne renoncent jamais. Quelquefois la législation crée le terrain favorable à la fraude en apportant des subventions aux producteurs, voire aux négociants. J’en veux pour exemple ce que relatait La France Agricole en février 2005 : « Un eurodéputé portugais, Paulo Casaca, s’inquiète des lenteurs de la justice dans l’affaire du beurre frelaté. A la fin des années 90, une entreprise italienne avait fabriqué du beurre ne contenant quasiment pas de lait. Selon l’Office de lutte antifraude de l’Union européenne, le trafic aurait porté sur [tenez-vous bien] 16 000 t, revendues à des entreprises françaises, belges et allemandes. Celles-ci les auraient soit exportées, touchant ainsi des subventions européennes, soit utilisées pour la pâtisserie industrielle dans leurs propres produits. En France, le beurre aurait transité par deux entreprises, Fléchard et Sodepral, mises en examen en 1999. D’autres transformateurs sont mis en cause, mais la justice française a du mal à déterminer leur bonne foi. ’ Le faux beurre ressemblait à du vrai, assure Sophie Grégoire, chargée de communication de l’Association française de la transformation laitière. Et la marchandise n’était pas impropre à la consommation. Les graisses animales contenues dans ce faux beurre sont utilisées dans de nombreux produits ». [ Ben voyons ! ]
Ami, si un fraudeur tombe un fraudeur sort de l’ombre à sa place. Et si un stratagème est éculé, on en imagine un autre encore plus rentable. Permettez le pessimisme sur la nature humaine....cupidité, et appât du gain sont les deux mamelles de l’oligarchie. Je vous « prête » le bonjour .
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