« L’agression est désormais avérée » . Ah bon ? Je ne le pense pas, bien au contraire ... Mais en qualifiant les rebelles syriens de « terroristes » selon le terme en vigueur auprès du régime syrien, l’auteur déclare par contre son parti pris pro Bachar Al Assad.
La présence nombreuse d’islamiste parmi les rebelles syriens est effectivement avérée. Maintenant, l’observateur attentif sait qu’ils ne font pas formellement parti, ni de l’Armée Syrienne Libre, ni des organes officiellement représentatifs de la rébellion syrienne. Ils sont plutôt une verrue en croissance exponentielle et menaçant de devenir majoritaire.
L’auteur par contre ne mentionne nul part la présence d’autres « terroristes », les hommes du Hezbollah, au côté de Bachar Al Assad. Leur conception de la religion et leur vision de la politique ne diffère pas fondamentalement de ceux du Front Al Nosra. La seule différence est que les uns sont armés par le gouvernement Syrien, et les autres semble-t-il par le Qatar.
Une vraie question serait plutôt de comprendre comment on est passé d’un mouvement social massif, se traduisant par des manifestations pacifiques massives à une guerre civile où les jihadistes, étrangers pour certaines deviennent majoritaires. Et que sont devenus dans tout ça les déserteurs de l’armée syrienne qui ont retourné leurs armes contre leurs généraux pour ne pas avoir à ouvrir le feu sur leurs frères et soeurs ?
Pour ma part, j’estime que la faute en revient à la communauté internationale. En refusant de soutenir les « rebelles » quant il en était encore temps, c’est à dire avant que les jihadistes ne deviennent une composante essentielle de la rebellion, ils ont laissé pourrir la situation. Car souvenez-vous ! Au début du mouvement pacifique, et même dans les premiers mois de sa mutation en mouvement armé, il n’y avait aucun jihadiste, aucun étranger en Syrie. C’est seulement au fur et à mesure que la situation a pourrie que les jihadistes sont venues en Syrie se méler aux déserteurs de l’ASL jusqu’à être pratiquement en mesure de les supplanter sur le terrain.
Si la communauté internationale avait soutenu les composantes démocratiques de la rebellion quant elles étaient prépondérantes, on aurait sans doute pu éviter les dérives actuelles.
J’en parlais en détail dans un article de mon blog : « Il faut soutenir militairement l’opposition syrienne ».
Est-il encore temps de le faire ? Honnêtement, je ne sais plus. La situation a depuis encore dégénérée, les jihadistes ont encore pris de l’ascendant. Peut-on encore renversé la tendance où est-il trop tard et n’y a-t-il plus de bonnes solutions ?