Un discours de Philippe Séguin à l’assemblée nationale le 5 Mai 1992
Je vous laisse apprécier la mise en garde et la justesse de l’analyse pour ce politicien hors norme et hors système qui savait dire les vérités.
Le texte est long
voici quelques extraits
"On voit bien l’avantage politique à transférer sur Bruxelles ou sur les
collectivités locales la responsabilité de ce que l’État n’a plus le courage
d’assumer. A commencer par l’impôt, dont on veut bien désormais qu’il soit local
ou même européen, pourvu qu’il ne soit pas national et qu’il n’en soit pas tenu
compte dans les statistiques de la politique fiscale. «
»
Et la France n’est pas la France quand elle n’est plus capable, comme
aujourd’hui, de partager équitablement les profits entre le travail, le capital
et la rente, quand elle conserve une fiscalité à la fois injuste et
inefficace, quand elle se résigne à voir régresser la solidarité et la promotion
sociale, quand elle laisse se déliter ce qu’autrefois on appelait fièrement le
creuset français et qui était au cœur du projet républicain.«
»Il est temps de comprendre aussi que la compétitivité d’une nation doit
s’apprécier globalement et que la traditionnelle distinction entre
l’économique, le social et le culturel est désormais caduque. Mais rien ne se
fera sans rétablir l’équilibre entre une nécessaire décentralisation et le rôle
absolument irremplaçable de l’État. Il faut en finir avec le développement
inégal, rendre leur sens aux principes d’unité, de continuité, d’indivisibilité
de la République et les inscrire dans la géographie. «
Le meilleur passage , je vous laisse apprécier la justesse de cette partie
»Non, foin d’arguties ! Il me faut dire avec beaucoup d’autres, au nom de
beaucoup d’autres, qu’il est bien temps de saisir notre peuple de la question
européenne. Car voilà maintenant trente-cinq ans que le traité de Rome a été
signé et que d’Acte unique en règlements, de règlement en directives, de
directives en jurisprudence, la construction européenne se fait sans les
peuples, qu’elle se fait en catimini, dans le secret des cabinets, dans la
pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice."
Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d’experts, de juges, de
fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu
mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les
enjeux et minimise lei conséquences. Que l’on m’entende bien : je ne viens ici
donner de leçon à personne ; mais que l’on veuille bien, en retour, respecter ma
propre démarche ! Je me serais d’ailleurs bien passé d’être là. Il eût mieux
valu, à l’évidence, que des voix plus fortes que la mienne engagent le combat."
http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/revision5_philippeseguin_Maastricht.asp
Ces extraits sont issus du discours de Philippe Séguin le 5 Mai 1992
Philippe