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Commentaire de njama

sur Et si nous parlions de l'esclavage ?


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njama njama 22 février 2013 23:46

à l’@uteur

Je crois que vous confondez esclavage et racisme.

Le premier n’avait pas besoin de colonialisme pour se justifier, il s’en tenait à ce que certains soient de classes inférieures, et ce depuis l’Antiquité. Le racisme est récent, et a servi de justification à l’esclavage. Le « racisme » de l’Antiquité (si l’on peut dire) était culturel ou/et social et non ethnique...
Là est toute la différence, les raisons n’étaient pas le mêmes, même si au final, l’opprimé subissait (en partie) le même sort ...

Un regard marxiste sur la question ...
http://quefaire.lautre.net/spip.php?page=article&id_article=252

D’où vient le racisme ?

Le racisme s’est développé dans une phase clef de l’expansion du capitalisme à l’échelle mondiale : la colonisation et l’instauration de plantations coloniales dans le Nouveau Monde au XVIIe et au XVIIIe siècle reposant sur le travail contraint d’esclaves importés d’Afrique.
Non qu’il n’existait pas de pratiques discriminatoires, notamment religieuses, dans les systèmes précapitalistes mais elles ne correspondaient pas à une vision racialisée du monde et la plupart du temps la conversion des opprimés permettait d’y échapper. C’est bien le capitalisme qui universalisa pour la première fois les préjugés raciaux.

[je crois que nos sociétés auront toujours du mal à l’admettre !]

On a coutume de dire que l’esclavage fut le produit d’un racisme déjà enraciné dans la société occidentale. Or c’est l’inverse qui est vrai, les théories racistes firent leur apparition avec la nécessité de justifier l’esclavage. Auparavant ce besoin n’avait pas lieu d’être, pas même dans les sociétés esclavagistes grecques ou romaines. En effet, dans les sociétés hiérarchiques précédentes, la population était divisée en groupes légalement inégaux – l’esclavage n’étant que l’une des formes de ces statuts juridiques inégaux – mais ces inégalités n’avaient besoin d’aucune justification particulière autre que leur utilité sociale. Les esclaves en Grèce pouvaient être tout aussi grecs que leurs maîtres. Il était donc directement question d’inégalités de classes et non de races.
[...]
Le besoin intarissable en nouvelle force de travail et le problème d’instabilité qu’impliquait la fin de la servitude de la main-d’œuvre européenne conduisirent les capitalistes de l’époque à recourir à l’esclavage des africains.

Mais le besoin de justifier la contradiction manifeste que représentait la dépendance du capitalisme vis-à-vis du travail servile restait entier. En créant une catégorie d’humains qui ne méritait pas l’égalité, le racisme put résoudre cette contradiction. Il fut le seul artifice permettant de refuser aux uns ce que le capitalisme promettait aux autres.

Le racisme a également été nécessité par l’impérialisme. La concurrence entre les nations européennes dans le contrôle des richesses et des matières premières nécessaires à leur supériorité économique mit les classes dirigeantes en conflits directs avec les populations « indigènes ». Une autre justification devint nécessaire. La spoliation des richesses fut masquée par l’idée du « fardeau de l’homme blanc », dont la mission consistait à amener la « civilisation » à des peuples primitifs et barbares.


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