Je n’ai absolument pas dit que l’infaillibilité devait être permanente.
Je dis que le fait de redouter de ne pas avoir les moyens intellectuels est en contradiction avec la notion d’infaillibilité, et ce même si cette infaillibilité est limitée à des circonstances précises.
Car l’infaillibilité implique une notion supranaturelle, que la demission nie.
Plus largement la spécificité de l’eglise romaine est sa preference pour la monarchie. Un seul pape pour toute la terre.
Cette personification de l’église est unique, nie la realité du christianisme, a causé de schismes, et soumet l’église romaine à la faiblesse de son chef.
Car tout dépend de la personnalité, de la santé et de la force d’un seul homme.
L’église pentarchique des debuts n’avait pas cette faiblesse.
Les orthodoxes investissent beaucoup moins de responsabilité dans les patriarches et multiplient les patriarches en fonction de l’évolution geopolitique.
Il y a maintenant un patriarche de Russie, un patriarche de Chypre, un patriarche de Serbie etc.
Chaque patriarche n’est en charge que de son église nationale dans le cadre de la doxa commune.
Au sommet de l’église, il y a bien une seule personne, mais on ne risque pas trop de se tromper : c’est Jésus.
Que vous le vouliez ou non, la démission de Benoit XVI est un coup de canif à cette la conception monarchique de l’episcopat romains. Et c’est plutôt une bonne chose.