Mercredi 27 février 2013 :
L’impasse politique en Italie ravive le spectre de la crise en zone
euro.
Les places financières européennes ont violemment décroché hier. Avec le
risque italien, c’est tout l’édifice de soutien à la zone euro qui se trouve
fragilisé.
Confusion extrême en Italie, vent de panique sur les marchés, appel au
calme des autorités européennes… La zone euro a renoué avec ses vieux démons au
lendemain des élections italiennes.
L’impasse politique dans laquelle est plongé le pays, ingouvernable à
l’issue d’un scrutin marqué par une forte poussée du vote anti-austérité, a
brutalement ramené les investisseurs à la réalité. L’accalmie qui régnait
depuis des mois sur les marchés, notamment grâce à l’action de la Banque
centrale européenne (BCE), a vite cédé la place aux craintes et aux doutes sur
la solidité du dispositif anticrise dans la zone euro. « Le scrutin italien a
débouché sur l’un des pires résultats possibles pour les marchés », résumaient
en choeur les économistes.
Les autorités européennes ont demandé à Rome de continuer sur la voie
des réformes et des efforts de désendettement. Mais elles semblent avoir pris
conscience de la fragilité de tout l’édifice de soutien à la zone euro - le
mécanisme de stabilité, le plan de rachat de dettes de la BCE, l’union
bancaire…
« La mise en oeuvre des réformes institutionnelles nécessaires, surtout
l’union bancaire, aurait été très difficile quoi qu’il arrive. Mais y parvenir
avec des gouvernements ayant peu de légitimité le sera encore plus. Un
gouvernement italien faible sera un poids de plus au passif de l’Europe »,
notent les analystes d’UBS. Il n’y avait guère qu’une bonne nouvelle à retenir
hier. A 1,30 dollar, l’euro a effacé ses gains de l’année. De quoi réjouir ceux
qui le trouvaient trop fort.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202591444255-l-impasse-politique-en-italie-ravive-le-spectre-de-la-crise-en-zone-euro-542427.php