« L’être humain tel que nous le connaissons n’agit, selon moi, que sous le coup de la peur ou du désir. » C’est trop réducteur. L’esprit d’aventure, la recherche du hasard, la gratuité, l’altruisme, le besoin de parler, etc. entrent-ils dans le désir ? Désir de quoi ? Peur de quoi ? Ces concepts désincarnés me gènent.
« Toutes nos vacations sont farcesques », selon Montaigne, qui parle si bien de lui et des autres. Que nous apprend cet artile sur le Je ? Restons sceptiques.
Le Je ne procède-t-il pas du tout à l’égo ?
Le cogito de Descartes n’est pas défendable : on ne peut déduire l’être de la pensée.
Le Je a connu, et connaît encore, toute une palette d’expressions, du « l’Etat, c’est moi » au « Je est un autre de Rimbaud ». C’est un outil conceptuel à géométrie variable et très (trop adaptable) qui fait les bonheurs des psychologues et des métaphysiciens.
Sur le Je anthropologique, cf. l’ouvrage de Marshall Sahlins, « La nature humaine, une illusion occidentale ».
Il faut un bond quantique formidable pour passer du Je au monde incohérent qui nous entoure.
« Cache ton Je ». Pensons à Montaigne qui voulait une arrière-boutique toute sienne pour mettre son moi à l’abri.
L’action est souvent « hors je ». Et ce Je est tellement utile pour celui qui pense qu’il a, donc qu’il est. Le Je de miroirs, etc...