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Accueil du site > Tribune Libre > « JE » a la vie dure

« JE » a la vie dure

Il s’agit là de mon premier article, non seulement sur agoravox, mais également de ma vie. Je vous demande donc un peu d’indulgence car, comme la plupart des gens, on m’a appris à écrire mais pas forcément à exprimer des idées personnelles.

Cela fait plusieurs mois que je consulte régulièrement le site et j’apprécie la liberté de ton, les débats parfois constructifs et, comme tout le monde ici, la contestation de l’ordre établi qui ressort régulièrement.

Il me semble clair que, indépendamment du sujet de société traité (j’exclue de mon commentaire les articles scientifiques sur lesquels je me sens souvent incapable d’avoir un avis pertinent), la plupart des articles traite de la guerre de classes qui existe depuis des temps immémoriaux. En gros, comment des riches exploitent des pauvres et comment ils font pour faire perdurer ce système fondamentalement inéquitable.

La suite logique de la plupart des articles que j’ai lus (ici et ailleurs) convient à discuter des méthodes ou actions qu’il faudrait mettre en place pour remédier à cette situation intolérable pour leurs auteurs. Il me semble là qu’on manque un pas important dans la réflexion, à savoir : pourquoi ces « arnaques » fonctionnent-elles ?

Les idées qui vont suivre n’engagent que moi mais je serais heureux de connaître vos avis dessus. Vous vous doutez bien que, pour en arriver à écrire ici, c’est que ces idées ne me valent généralement pas un bon accueil auprès de mes amis (mais la manière de les exposer n’est jamais parfaite).

L’être humain tel que nous le connaissons n’agit, selon moi, que sous le coup de la peur ou du désir. La première peur, celle de mourir (de froid, de faim, de maladie ou dévoré par un animal) ou de souffrir, nous a permis de développer un tas de technologies dont nous ne pouvons renier l’utilité ou certains bénéfices pour la société. Il s’agit là d’une peur universelle entrainant des problèmes pratiques que les humains sont assez doués pour résoudre.

La deuxième grosse peur est celle des autres humains, racine de la plupart de nos désirs actuels dans notre société où on ne meurt pas de faim. Ce n’est pas forcément la peine de disserter ici des causes de cette peur, ça risquerait d’être long. Vous reconnaîtrez aisément qu’elle est présente chez tout le monde : méfiance, sentiments d’agressivité, victimisation, sentiment d’abandon, d’injustice... nous éprouvons cela quotidiennement.

Là où je pense que l’on a fait une erreur, c’est en décidant de résoudre ce problème, qui est d’ordre psychologique, de la même manière que le premier qui est purement pratique. Nous avons donc créé une quantité hallucinante de moyens de nous rassurer de la peur de l’autre : des moyens de défense ou d’attaque bien sûr, mais également des moyens de se sentir meilleur que son voisin (bah oui, si je me sens meilleur que lui, il me fait moins peur ce tocard). Celui qui a le mieux marché est sans aucun doute l’argent. Pas l’argent comme outil d’échange bien sûr mais l’argent comme échelle de valeurs (on pourrait parler de richesse, ce serait plus exact).

Notre société est de plus en plus plongée dans l’argent comme échelle de valeur, la majorité envie les riches et se saigne pour acheter une paire de lunettes de la même marque qu’eux. Ce comportement est absurde aux yeux de la plupart des lecteurs je pense. Mais que faisons-nous face à ce constat ? Nous changeons d’échelle de valeurs.

« Moi je m’en fous de l’argent, je préfère avoir du temps libre », « moi je préfère faire de la musique », « je préfère la bonne ambiance d’un groupe solidaire »... Par ce comportement, on se démarque, on cherche, à sa façon, à devenir meilleur que les autres et au final on entretient cette idée millénaire que nous sommes tous différents psychologiquement. De là à former des groupes de gens d’accord pour dire qu’ils sont meilleurs que le groupe d’en face, il n’y a qu’un pas, de là au conflit, il n’y en a même pas un deuxième. Je ne dis en aucun cas qu’il faut arrêter l’accordéon ou quitter sa communauté. Le problème n’est pas dans l’activité pratique mais il survient dès qu’on s’identifie psychologiquement à celle-ci.

Mais au fait, je suis qui psychologiquement ? Je suis principalement une mémoire : je connais des trucs, qu’on m’a appris dans mes études (par exemple) et qui, on me l’a répété suffisamment, ont fait de moi quelqu’un de meilleur (meilleur qu’avant, mais aussi que les autres qui n’ont pas ce savoir). Ma mémoire contient aussi des expériences, des souffrances ainsi que des désirs nés de ces deux dernières. Au final, ce qu’on appelle « je » n’est autre qu’une somme de détails pratiques modelés par mon cerveau avec le temps et plus ou moins accessibles consciemment. Et je suis persuadé que cette somme de détails pratiques me rend UNIQUE, ce qui autorise à se sentir meilleurs que les autres pour certains ou à se déclarer plus apte à souffrir que certains pour d’autres (suivez mon regard). Chacun a sa propre façon de se trouver psychologiquement unique et là encore, le conflit n’est pas loin.

Nous sommes dans une société (et c’est loin d’être nouveau) où on confond allègrement les côtés pratiques et psychologiques, où on est tous intimement persuadés d’être uniques psychologiquement et où on pense que des activités pratiques peuvent changer profondément notre "je" psychologique. A mon sens, penser que dénoncer les dérives de la société actuelle fait de nous quelqu’un de meilleur est aussi absurde que de penser qu’être riche rend meilleur. Et le pire,c'est qu'on a très vite fait de se mentir à soi-même sur le sujet.

Alors il faut faire quoi ? Eh bien observer… ses réactions, ses envies, ses désirs… mais aussi ceux des autres, sans jugement, sans vouloir les changer, pour le plaisir de voir comment ça fonctionne. Nous avons un travail énorme à effectuer, individuellement, pour nous voir que ce que nous appelons « je » est vide et nous permet de justifier tous nos comportements. Il faut comprendre que la principale cause de souffrance chez l’homme aujourd’hui vient du fait qu’il souhaite « devenir » quelqu’un d’autre psychologiquement dans le futur alors que dans ce domaine, le temps n’a pas sa place.

La démarche n’est pas agréable au début car elle demande une honnêteté sur soi même qu’on ne nous a pas trop enseigné (forcément, c'est difficile de continuer à arnaquer son monde si on fait ça...). Ça implique surtout d’accepter de réfléchir à ce que disent les autres sans prendre immédiatement leurs propos comme des critiques. La plupart des gens que j’ai rencontré le vit mal sur certains points tout en refusant de voir que cette honnêteté a un côté libérateur dont ils choisissent de jouir sur d’autres points.

Une fois cette démarche engagée, on peut espérer discuter d’une organisation pratique de société unie… sans ça, on se complait dans une division sans fin menant inévitablement à une « guerre » pour imposer son échelle de valeurs psychologiques au monde entier.


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45 réactions à cet article    


  • Piere CHALORY Piere Chalory 27 février 2013 10:33

    Bonjour @ l’auteur,


    Je partage entièrement vos idées, notamment le ; Je est vide. Et pour cause, je travaille actuellement, en fait depuis longtemps sur ce thème. Le ’’je’’, l’ego en fait, se substitue à nous même et nous conduit ainsi à penser que nous sommes uniques en ce monde, et même dans l’Univers entier.


    Ce postulat stupide nous obstrue les méninges et justifie l’injustifiable de nos vies de minables. Toutes classes sociales confondues.


    L’ego n’existe pas, il n’est que le fruit avarié et limité d’une accumulation de concepts partiels et subjectifs, qui pris comme vérités intangibles par notre petit Moi surévalué nous assimile à des animaux, des bêtes, obéissant à des instincts plus vils uns que les autres.


    Le tout additionné d’un zeste épais de prétention et d’orgueil. L’ego du balayeur est identique à celui de Bill Gates, il est toujours sûr d’être le plus fort dans son domaine, certain de sa particularité.


    Le technicien de surface est ainsi fier de connaître les recoins de son lieu de ’’travail’’ mieux que personne, lui seul sait où se cachent les poussières constituant son salaire. Comme seul le mécanicien connaît, en principe, les pannes de la Mercedes v12 de son riche mais ignorant client.


    Cette croyance en notre supériorité intrinsèque et dépourvue de sens, sombre intellect incapable d’appréhender la réalité autrement qu’à travers les filtres, voire les philtres de nos préjugés et certitudes, ce mode d’emploi personnel, nous abrutit au jour le jour.


    Ce mode d’emploi est hélas connu par coeur par les pouvoirs des masses, très facile à utiliser aux fins de stigmatisation de ’’l’autre’’, multiplié par 7 milliards ici bas.


    Le problème étant, qu’avant d’effectuer sinon une remise en question de ’’nous mêmes’’, au moins de le réaliser, de démasquer l’intrus qui nous anéantit, c’est lui, c’est cet ego frelaté qui dirige jusqu’à la moindre de nos pensée intimes, c’est le menteur permanent qui nous cache la Beauté du monde.





    • prolog 27 février 2013 10:51

      Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre. Ca rassure d’un côté de voir quelqu’un d’accord :), même si de toute façon, je n’arrive pas à me convaincre que c’est faux et qu’on est tous uniques.

      Par contre, tous les autres (enfin presque) le croient... ce qui revient encore à penser que je suis un peu unique non ? ou alors on n’est plus dans le champ psychologique mais dans celui des faits ?

      Et indépendamment de ca, comment est-on censé gérer l’animosité qu’entrainent ces idées chez son interlocuteur ? Comment par exemple doit on annoncer à sa femme que ce qu’elle appelle « amour » n’est pour moi que de la transaction bien habillée ? Et que faire si on se rend compte qu’elle ne veut pas écouter ce point de vue ?
      La vraie question étant, comment faîtes-vous,si vous vous appliquez ces principes au quotidien ?


    • Piere CHALORY Piere Chalory 27 février 2013 11:14

      Je n’aurai pas la prétention de vous donner un ou des ’’conseils’’, tout ce que j’ai pu constater, un peu comme vous si j’ai bien compris, est que cette optique n’est pas politiquement ’’correcte’’ aux yeux de la foule, dont je fais partie, encore moins conviviale. Mais quelle importance ?


      En ce qui me concerne, ayant la chance de pouvoir m’exprimer autrement qu’avec des mots en temps que peintre, j’essaye de conserver, au prix d’une solitude tenace, un caractère simple. La vie intérieure m’intéresse plus que l’extérieur des ’’choses’’, qui sont d’une apparence clairement trompeuse.


      Mais il ne faut pas non plus trop noircir le ’’tableau’’, chacun possède des caractéristiques uniques, heureusement, mais le fait est qu’elles sont bien souvent absorbées par la vie quotidienne et ses obligations. 



    • Agoranymous633 27 février 2013 10:46

      Cher puceau (j’espère que vous saurez voir dans les lignes qui suivent qu’il n’y a aucune injure gratuite à vous gratifier de ce qualificatif, mais simplement une petite provocation pour vous amener à mieux lire la suite de ce commentaire), votre article est fort juste et ne pourrait trouver plus belle cible que la cohorte d’intervenants qui depuis 8 ans assaillent cet espace de dialogue à nulle autre pareil. 

      A dessein de vous donner une grille de lecture adéquate pour apprécier à leur juste valeur les contributions qui vont se succéder sur ce fil, je m’en vais de ce pas vous livrer une classification adéquate de leur nature et statut transitoire ou permanent.

      Celle ci se rapporte bien évidemment aux types d’égos que l’on y croise et qui se manifestent sous les quatre atours suivants :

      Il y a quatre sortes d’agoravoxien(ne)s, sachant que les attributs et états peuvent ou faire l’objet de mandats cumulatifs :

      1. le puceau : il vient en son âme et conscience ou par délégation mandataire s’exprimer dans l’agora. Il peut être fourbe, dilettante, besogneux, pertinent ou lumineux, mais dans tous les cas, il ne se prononce qu’à l’aune de sa connaissance personnelle et parcellaire de la prise de parole publique, s’en contentant souvent mais se trouvant toujours soumis à brève ou moyenne échéance aux aléas de voir débouler un contradicteur un peu plus tatillon, un peu plus revêche ou carrément empêcheur de tourner en rond.

      2. le guerrier de l’agora lambda : il fera partager ou passer son avis en propre ou par tous les subterfuges possibles, restera sniper ou commencera à s’agglomérer à une meute.

      Il est souvent à ce stade fier de lui et de son fait, mais il est incapable de juguler le moindre vent contraire qui peut lui échapper ou le laisser coi, ou des fois éparpillé en mille morceaux façon puzzle.

      3. le trou noir ordinaire . Il a fait le point et/ou expérimenté les deux états précédents, il sait que tout ce barnum est une soupe infâme mais unique, alors il tente sa chance par l’intermédiaire de son égo de taille galactique de faire sa police. Il engloutit tous les discoureurs du quotidien, les embrouille à sa façon (en version multipseudo standart), et recherche en permanence un frittage de haut niveau pour au moins se reconnaître dans d’autres trous noirs prédateurs concurrents, le seul objectif en fait revenant à avoir le plus gros trou noir qu’il puisse être, celui qui engloutirait l’agora tout entière.

      4. le supermassive blackhole, toujours en gestation et fourmillement au sein de l’agora. 
      Celui ou celle-ci n’a aucune limite dans la méthode à utiliser, a l’agora pour raison d’être dans la vie, en connaît toutes les ficelles, a dans certain cas une situation directement liée à la marche effective de l’entreprise mais se contente de rester en veille, de mordre quelques mollets à l’occasion ou d’éclairer l’agora de son incomparable suffisance ou magnificence. Celui ou celle-ci sait que seule sa vigilance, soin éthique personnelle sans faille par rapport à ses pairs du 4eme niveau est à même de faire sortir l’agora un jour du très profond trou noir dans lequel elle est complètement aspirée, faisant au final un simple parallèle entre la situation du monde réel et la situation comparée de cette métaphore de l’esprit qu’est l’espace de discussion présent.

      Je n’y apporterai pas de conclusion, seul votre intérêt pour cette prose vous amènera éventuellement à hles pistes de réflexion et de solution qui se trouvent sous d’autres fils.

      Bonne continuation sur Agoravox.


      • prolog 27 février 2013 10:57

        n’importe quoi ! j’a couché avec plein de filles, surement plus que toi !
        Non je déconne, j’ai bien compris toute tes phrases mais pas le rapport que ca avait avec mon texte ni là où tu voulais en venir...
        Du coup merci si tu as pris le temps de lire mais j’en suis pas convaincu.


      • Agoranymous633 27 février 2013 11:02

        Plait-il ? smiley

        Si je crois l’avoir lu ou tout au moins j’ai essayé de bien lire ton article.
        Y ayant relevé cette phrase : « Alors il faut faire quoi ? Et bien observer… ses réactions, ses envies, ses désirs… mais aussi ceux des autres, sans jugement, sans vouloir les changer, pour le plaisir de voir comment ça fonctionne. »
        Puis celle là « Une fois cette démarche engagée, on peut espérer discuter d’une organisation pratique de société unie »
        je peux à tout le moins t’assurer que je suis passé par ces deux états successifs sur Agoravox les 7 dernières années, et que se trouvent sous d’autres fils des propositions d’action directement applicables à la cause, et qui se manifestent de façon on ne peut plus explicite dans l’intitulé de mon pseudo smiley

      • Neymare Neymare 27 février 2013 11:33

        Pas mal pour un premier article !!
        J’abonde tout à fait dans le sens de votre article.
        En effet, l’égo est vide et creux, car il s’appuie sur une erreur d’appréciation pour juger de ce qu’il croit etre. L’égo croit etre votre corps, votre esprit, vous meme alors qu’en fait il n’est rien qu’une juxtaposition de mémoires d’expériences, de gouts de sensations et surtout du formatage de la société.
        Il veut toujours etre le meilleur, il veut toujours avoir raison, il est le nombril du monde.
        La seule vérité dans ce monde est qu’il faut tenter de se débarrasser de cette erreur d’appréciation : le vrai vous n’est pas votre égo, ce n’est pas votre corps non plus, ce n’est pas vos désirs, votre vie, ou votre cerveau.
        Le véritable vous meme est le meme que le mien, c’est pourquoi il ne sert à rien de se croire plus fort que untel ou untel, la séparation que l’on met entre nous tous est elle aussi une pure illusion, de meme que la séparation entre nous et le reste de l’univers (l’univers est une entité unique d’après la science)
        Notre véritable identité est la conscience, pure de toute idée, idéologie, peur ou jugement.


        • Neymare Neymare 27 février 2013 11:47

          « La vraie question étant, comment faîtes-vous,si vous vous appliquez ces principes au quotidien ? »
          La seule solution est de redevenir soi meme, cette conscience pure, et c’est un long cheminement, mais visiblement vous etes sur le chemin. Cette conscience se chargera d’elle meme de répondre à vos questions


          • prolog 27 février 2013 11:55

            Merci, les « encouragements » ont un vrai impact... et c’est vrai qu’on ne risque pas de régler ses problèmes relationnels sur un forum :).


          • Shawford42 27 février 2013 12:10

            Bien sûr que si ce serait possible mais en prenant des engagements salutaires.


            Neymare a énoncé de façon très vraie dans son commentaire précédent : Notre véritable identité est la conscience, pure de toute idée, idéologie, peur ou jugement

            Une véritable identité collective tout autant qu’individuelle pourrait prendre la forme suivante, comme proposé à un intervenant des plus sensé et bien positionné sur le plan de la relation à son égo, Alinéa en dessous le désigne même.

            Il s’agirait d’auto-proclamer agoranymous, et pour ce faire c’est d’une simplicité quasi biblique : se créer un nouveau profil anonyme en prenant soin de masquer son ip, s’attribuer un numéro personnel pour se différencier de l’agoranymous voisin, et C’EST TOUT !

            Pour le reste il n’y a pas à définir de but, la seule raison d’être de tout ça, c’est de faire émerger une intelligence collective au sein de l’agora tout autant que se donner pour mission de modérer tout ce qu’il s’y dira par n’importe quel intervenant à visage ouvert ou par pseudo interposé, tout en veillant au surplus mais aussi en amont et pour la moindre quelle virgule que n’importe quel agoranymous écrirait, à ce que la prise de parole sous cette bannière puisse faire l’objet d’un consensus conjoncturel permanent.

            Les idées force en fait c’est :

            - chercher et trouver des égaux, pas des egos,

            - accepter de faire porter sa propre parole par n’importe quelle autre personne choisissant de s’auto déterminer sous la même bannière, sans aucune forme d’adoubement quelconque et sans pourvoir exercer sur lui ou elle la moindre coercition,

            - forger et se forger une éthique collective en se dépossédant de la partie individualisée de sa propre éthique vis-à-vis de tout intervenant extérieur aux agoranymous,

            - contribuer à la collectivisation de quelque opinion émise que ce soit, en y étant solidaire vis-à-vis de tout ce qui ne sera pas agoranonymous,

            - de n’avoir dans un premier temps aucune quête autre que celle de devenir co-modérateur auto proclamé de l’agora,

            - de conserver sa totale liberté de parole contre n’importe quel autre agoranymous au jugé de sa propre éthique personnelle, mais de l’exprimer de telle façon à ce que chacun considère que tout agoranymous a lui-même fait le vœu de prendre la parole en toute circonstance en son âme et conscience avec la même éthique personnelle que soi même.

            La liste ici égrainée n’est pas exhaustive ni le fruit d’un manifeste réfléchi de longue date, juste le produit instinctivement édité un certain matin sous un autre fil et de dans le but de fixer un point de départ d’une réflexion à mener ensuite de concert.

            Ce qui est réfléchi de longue date, c’est ce qui suit, à savoir qu’il est à proprement parler indécent et inepte, quand on mesure l’exacte portée, en tant qu’honnête homme, du poids que représente le fait de prendre la parole en public, de le faire chacun dans son coin du haut de son petit égo.

            Même quand on dit la chose la plus intelligente du monde, on restera jusqu’à la fin des temps une seule et infime partie du tout.

            Alors bien sur il n’y a pas d’autre choix jusqu’ici, et y aurait t’il le choix, la marche du monde tout autant que la configuration de l’espace de débat qui nous réunit ici et maintenant impose la prise de parole personnelle qui est seule à même de déterminer une responsabilité individuelle entière.

            Et bien il est possible d’y répondre que ce contexte, que tous ces obstacles et réserves qui se doivent d’y être associées peuvent et doivent être dépassés en mettant en œuvre les mécanismes sus définis, et pour ma part, sans prétendre aller au delà de la seule volonté manifeste d’y contribuer à mesure d’un parmi tous.

            Pour le reste c’est de la responsabilité personnelle de tout interlocuteur ou trice prêt à prendre la mesure réelle et complète de la portée de mon propos liminaire de se dire qu’il ou elle n’a rien de plus important à faire sur cette terre que de contribuer à l’essor de cette possible révolution silencieuse.

            Qu’il appartient de même à tout un chacun de chercher à tout le moins à se forger sa propre conviction et de m’interroger plus avant sur son bienfondé en exprimant sans réserve aucune toute répulsion ou réserve ressentie face à l’idée et identification proposée, dès lors même qu’il ou elle se considère comme partie prenante de l’espèce humaine et se devant d’œuvrer à sa modeste mesure pour le bien commun.


          • Shawford42 27 février 2013 12:11

            Oups Il s’agirait de s’auto-proclamer agoranymous,


          • prolog 27 février 2013 12:25

            Pas sur de comprendre ce que tu proposes pratiquement et je ne sais pas à quel fil tu te réfères.
            De ce que j’ai compris, tu pars du principe que la vraie conscience est commune et non individuelle donc qu’il faudrait s’exprimer en tant que « groupe », ce qui me semble une bonne idée sur le papier, car je suis persuadé qu’on a une responsabilité individuelle sur cette conscience collective.
            Le souci est que ce principe (de la conscience collective) n’est pas largement admis... donc soit on crée un groupe de convaincus, voués à se faire traiter de hippie... soit on l’impose aux autres et on se fera traiter de nazis... soit j’ai pas compris ce que tu disais...


          • Shawford42 27 février 2013 12:33

            Qu’elle ne soit pas largement admise, tu ne pourrais mieux dire.


            Pour le reste, sortir de la théorie est fort simple, j’ai donné la marche à suivre que je propose sans je le répète de chercher à être autre chose qu’un parmi tous les autres.

            Sachant surtout qu’il n’y a pas attendre quoi que ce soit des autres justement, c’est une démarche personnelle à faire, 100% liée à son étique personnelle, 100% interdépendante des autres auto proclamés Agoranymous(+Numéro individualisant) sans rien perdre de son identité mais avec un engagement ferme à mesurer la portée de sa parole et de la responsabilité à assumer en prenant la parole sous cette bannière unificatrice.
            Pas plus, pas moins. smiley

          • prolog 27 février 2013 12:41

            ok, j’ai compris l’idée... sans le contexte j’avais d’abord cru qu’on me disait qu’il fallait faire partie des anonymous... mais alors pourquoi tu signes avec un pseudo à toi ?


          • Shawford42 27 février 2013 12:59

            Ben tout simplement parce que tant que je serai seul à m’auto-proclamer ainsi, tous les agoranymous que je pourrai créer seront de facto grillés ; élémentaire mon cher Watson. smiley


            A partir de 2, pas un de plus pas un de moins, tout commence à changer smiley

          • prolog 27 février 2013 13:10

            comme quoi, même quand on est prêt à écouter... c’est des fois chaud de comprendre.
            j’ai choisi mon pseudo au hasard sur google, j’y suis pas attaché :).
            yo


          • Shawford42 27 février 2013 13:17

            Et si moi j’ai bien compris ce que je souhaiterai y comprendre, rdv un de ces quatre, au détour prochain d’un article innocent sous AV, j’en formule en tout cas le voeu sincère smiley


            PS : quelques précautions d’usage : les catégories 3 et surtout 4 décrites plus haut fourmillent de prédateurs égotiques tapis dans l’ombre et prêts à sortir la matraque, et donc qui va piano, va sano e va lontano, et ça c’est le gros con verbeux, irritant et visqueux (ce dernier qualificatif notamment étant une private joke pour un certain lecteur attentif) t’écrivant ces lignes qui te donne ce conseil du haut de sa suffisance quotidienne smiley

          • alinea Alinea 27 février 2013 11:58

            Le Bouddaha a dit ça il y a longtemps ; depuis il a beaucoup d’adeptes, et si easy venait sur ce fil, il vous expliquerait la différence entre les occidentaux et les orientaux( qui ne sont pas forcément bouddhistes, évidemment, mais qui ne possèdent pas cet ego bétonné qui nous caractérise) pourtant, le capitalisme débridé marche aussi bien là-bas qu’ici, avec une petite touche d’exploitation supplémentaire ! Donc, le travail sur soi me paraît être évidemment fondamental mais on n’a pas le temps d’attendre, d’autant plus que c’est un travail qui n’en finit pas. La politique me semble plus efficace pour les problèmes qui sont les nôtres aujourd’hui.
            L’un n’empêche pas l’autre, et se complète...


            • prolog 27 février 2013 12:08

              La « fin » de ce travail est loin... elle n’existe même peut être pas et je n’ai aucune volonté d’atteindre le « nirvana » ou d’obtenir un autre super pouvoir hypothétique du genre. Dans ce cas, autant croire aux histoires des 3 grandes religions, c’est nettement plus confortable.

              Par contre, le début de ce « travail », à savoir se mettre à regarder calmement et honnêtement ce que l’on fait, est instantané et règlerait déjà bien des problèmes... reste à convaincre qu’il faut s’y mettre et là ca bloque...


            • gaijin gaijin 27 février 2013 12:57

              Alinéa
              «  Donc, le travail sur soi me paraît être évidemment fondamental mais on n’a pas le temps d’attendre »
              mais justement !
              comme disais mon grand père « le travail que l’on ne commence pas est le plus long a terminer »
              la politique est le problème !
              il faut juste s’arrêter ......
              j’aimerais pouvoir trouver une façon de vous expliquer ça
              comme disais la fontaine « tous n’en mourraient pas mais tous étaient atteints » les politiques sont les champions des égomaniaques mais chacun d’entre nous est atteint des mêmes hallucinations
              par conséquent trouver un « nouveau champion » qui nous sorte de là est exclu la seule issue est l’action individuelle
              si tout les gens qui veulent que le système change faisaient ce qui est individuellement possible pour qu’il change ça serait instantané !
              le monde est rempli de bonne volonté ! mais il demeure certaines croyances comme celle d’attendre que l’on ait changé les autres avant de changer soi même ou de croire que l’on peut changer les autres ....
              voilà le problème
              bien sur il y a des fous qui veulent gouverner mais ils ne sont qu’une minorité et au lieu de les suivre on ferait mieux de les soigner .......

              prolog
              une seule chose a dire : vous n’êtes pas seul ....continuez


            • prolog 27 février 2013 13:18

              merci... et je tombe à pieds joints dans le piège du confort du groupe... mais ca rassure.
              Par contre je ne suis pas convaincu que les politiques soient pires que les autres par contre ils ont fait de leur égo leur principal outil de survie. Du coup, y a rarement autre chose chez eux.
              Ils ont juste confondu leur activité (qui est l’égo) avec leur conscience. Et quand on voit l’origine sociale de la plupart, pas étonnant qu’ils soient paumés.
              La politique en soi, c’est quand même plutôt important non ?


            • alinea Alinea 27 février 2013 13:37

              gaijin : mais je n’ai pas voulu dire le contraire ! La chose la plus difficile est de coaliser le peuple, en admettant qu’il ait, plutôt toutes ses composantes, les mêmes besoins ; pour prendre conscience de ces besoins, il faut se connaître soi-même ! On se mord la queue. La politique n’admet que les ego, ambitieux et qui aiment le pouvoir ! oui, c’est sûr et le drame est bien là ; Je crois aux situations beaucoup plus qu’aux volontés ! je crois à la puissance de la vie, de l’homme en tant qu’espèce. Malheureusement cette cohésion, et l’Histoire nous le dit, passe souvent par un « chef » ! Que voulez-vous que je vous dise ? J’en suis navrée !!


            • prolog 27 février 2013 13:49

              On est d’accord hein (c’est marrant comme les forums donnent plus envie de pointer les contradictions, désolé), politicien comme métier amène les plus pourris. Par contre ils utilisent uniquement des ressorts psychologiques qu’on utilise aussi, très souvent.
              Pour ce qui est du « chef »... tant qu’il est là pour diriger une activité précise, ca me dérange pas. S’il commence à dépasser ce cadre ou à me dire quoi penser c’est autre chose.


            • Neymare Neymare 27 février 2013 14:02

              Il ne s’agit pas d’atteindre le Nirvana. Simplement regardez la réalité telle qu’elle est. ça sert à quoi de se mentir ? ou de vouloir rester dans l’illusion ?
              Il ne faut pas voir non plus les choses de façon fixée à un instant t. Nous sommes dans un processus évolutif, l’homme d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a 400 ans, et dans 400 ans il sera encore différent, de par sa façon de voir le monde, d’appréhender les choses etc...
              Contrairement à ce que dit Alinéa, on a le temps d’attendre (de toute façon a t on le choix ?). Oui c’est le bordel et c’est pas près de s’arranger, mais seul un changement de conscience de l’humanité peut changer les choses. Les politiques n’y pourront rien tant que ce changement ne sera pas effectif, car les politiciens sont toujours des types avec les dents qui rayent le parquet, et la fonction de toute façon corrompt meme les plus honnetes.
              Or la seule façon qu’à l’humanité de changer de conscience c’est de le faire d’abord individuellement, puis de passer ça dans l’éducation des enfants.


            • Shawford42 27 février 2013 14:07

              Hum hum, dans 400 ans, ils auront malheureusement sans doute toujours la même propension à remettre au lendemain ce qu’ils eussent pu faire le jour même.


            • Neymare Neymare 27 février 2013 14:19

              Le probleme n’est pas de faire, vous pourrez toujours empiler les lois, les guerres ou ce que vous voulez vous ne changerez rien tant que l’homme ne changera pas. Le monde et son état lamentable n’est qu’un reflet de la mentalité de l’homme.
              Il suffit donc de changer cette mentalité, de changer de paradigme, et la façon de voir les choses. Ce n’est pas une utopie, c’est un processus en cours, comme celui qui nous a permis d’accéder à l’écriture il y 5000 ans, ou à la parole il y a quelques centaines de milliers d’années.


            • Shawford42 27 février 2013 14:25

              100% d’accord vu comme ça, Neymare. 

              Au surplus je vous dirai, y’a de la matière pour ce faire ici et maintenant, énoncé tout au long de ce fil, en clair sous mon pseudo égotique ou sous la bannière dans laquelle je me reconnais. 
              Et si je me dois de vous y inviter de mon propre chef, c’est que je n’attends aucune intervention divine qui ne viendrait suppléer quiconque dans une telle tache.

            • gaijin gaijin 28 février 2013 12:40

              alinéa
              oui je partage votre navrure

              prolog
              « la politique c’est important »
              oui mais uniquement parce qu’il se trouve des gens pour suivre des inconscients qui prétendent savoir ou ils vont
              « regardez il a l’air de savoir et en plus il veut prendre la responsabilité des choses : laissons la lui c’est tellement plus confortable ...... »

              a tous
              oui nous devons changer de paradigme et ce n’est pas parce que ça n’a jamais été fait qu’il ne faut pas le faire, bien au contraire
              mais il est important que ceux qui en ont conscience le disent ( c’est a peu près la seule chose que l’on puisse faire a part bien sur l’action au quotidien )


            • easy easy 27 février 2013 13:16

              Oui

              Afin de redéfinir le Je, il vaut mieux commencer par retracer son histoire, voir comment il a évolué et alors seulement, nous pourrions remarquer quelle sorte de Je il nous serait intéressant de développer. 

              Notre Je actuel est, en France, le plus individualiste de l’Histoire.
              Pour autant, il comporte quasiment toutes les sortes de Je qui apparaissent au gré des circonstances.
              Par exemple, les participants d’une manifestation ont, à ce moment là, un Je très collectif mais très corporatiste si l’objet de la manif est de brailler contre la fermeture d’une certaine usine, d’un certain hôpital.
              Manif des motards, manif des taxis, manif des profs...autant de Je collectifs mais corporatistes

              Et il subsiste encore des Je très largement collectifs à la Abbé Pierre

              Mais le problème n’est pas dans l’individualisme qui est un droit naturel.
              Une bestiole a le droit de s’isoler. 




              En étudiant l’ontogénèse des Je à travers les espèces, l’histoire et la géographie, on peut remarquer que le tout premier Je était celui du tigre, puis celui du zèbre, puis celui du loup, celui de l’abeille, du castor, du singe.

              Certaines bestioles intégraient un sens du futur en construisant aujourd’hui pour demain, en accumulant des provisions pour l’hiver mais aucune ne gérait les équilibres des ressources autrement que par le contrôle éventuel de ses naissances et ses migrations.

              D’autre part, il y avait une régulation mutuelle et non pensée entre les espèces et elle pouvait très souvent finir en catastrophe pour une ou plusieurs espèces



              Un jour, les premiers hommes chasseurs cueilleurs ont entrevu la possibilité d’influencer la régulation naturelle désordonnée en l’ordonnant afin qu’elle reste convenable à leurs yeux d’hommes.
              Afin de réaliser une influence (par exemple en édifiant un barrage) ces premiers hommes ont dû coordonner leurs efforts.
              Cela et les nécessités de coordonner les efforts lors des batailles interclaniques a fait jaillir le concept de chef coordinateur. Il n’était pas forcément plus autoritaire que les autres, il était seulement élu afin d’incarner l’autorité que le clan voulait avoir certes sur le clan ennemi lors des batailles, mais surtout sur la nature car c’est avec elle qu’il était en relation quotidienne.
              A part le chef, aucun individu ne se sentait alors porteur d’une autorité ni vis-à-vis de la nature ni vis-à-vis des voisins


              L’autorité humaine (concentrée entre les mains d’un chef) a surgi de l’esprit des Hommes surtout pour essayer de gérer la nature, ne serait-ce que très simplement en interdisant les prélèvement dans les nids

              Mais lassés de courir à G et à D pour influencer cette régulation sauvage, d’autant qu’il y avait toujours des voisins pour foutre le boxon dans la nature, les Hommes ont souvent renoncé à la régulation globale pour préférer gérer un parc de plantes et de bestioles. Ils ont alors laissé la nature à ses caprices en se concentrant sur ses cultures et bestioles devenues esclaves. Les chefs ne servaient alors plus qu’à coordonner les efforts de guerre. Clovis n’a jamais géré les sangliers


              Confucius avait bien traité de la nécessité du principe d’autorité pour gérer les problématiques collectives.
              Pendant que par ici, on se branlait les méninges avec un dieu au regard fixé sur l’Homme sans le moindre souci des problématiques collectives et écologique.
              Cette curieuse autorité abrahamique n’est gestionnaire de rien de terrestre. Elle dit adorez-moi et je vous offrirai mieux que la vie terrestre. 
              Dès lors, c’est le chacun pour soi qui démarre « Moi j’irai au paradis mais mon concierge ira en enfer. Bien fait pour sa gueule »

              Or ce dieu a donné à chacun l’ordre de tuer les hommes qui ne l’adoraient pas en son nom
              Chacun (en tous cas les prêtres et chefs de guerre) s’est vu nanti d’une autorité venue du ciel sans qu’il ait à gérer la Terre. Policier contre les incroyants oui, gestionnaire écologique non.

              A partir de ce MOI autoritariste sur l’Homme du dieu d’Abraham, puis les premiers livres conjugués en Je, puis 1789, puis les compétitions scolaires, sportives et culturelles (Il n’y avait pas de Mozart dans les sociétés primitives) puis les manifestations, chacun veut faire le chef, chacun veut la même autorité que le chef sur les Hommes. Chacun veut décider quel homme doit être sauvé, quel homme doit mourir.
              Et cela sans avoir à gérer quoi que ce soit sinon son image face à ce dieu-miroir, autrement dit son image d’autorité hommiste « Tiens, Mardi, je vais sniper douze salopards. Tu m’accompagnes avec ton AK47 ? On finira plus vite et on sera rentré à temps pour Koh-Lanta »



              Une personne très individualiste non autoritaire, non arrogante, ça peut exister, ça peut bien vivre sans nuire à personne. Ce serait un ermite allant vivre de chasse dans la jungle. Il serait très individualiste mais humble devant la nature car ne pouvant rien gérer de l’Ensembe, il ne pourrait que subir en se faisant le moins pesant et présent possible sur son petit endroit

              L’individualisme, pourquoi pas, mais alors sans autorité, tel celui d’une Séraphine de Senlis, d’un moine errant ou d’un facteur Cheval.




              Il est absurde que l’individu non gestionnaire de l’Ensemble soit doté d’une autorité, qui plus est hommiste.
              Les gamins la réclament cependant. 



              Un Je individualiste humble a du sens

              Un Je collectif tonnitruant qui ne gère rien de l’écosystème et qui ne secoue que les églises en se foutant à poil est absurde



              Peut-on retirer l’autorité d’un individu qui refuse de s’en départir alors qu’il ne gère rien de collectif ?
              Oui.
              Mais il faut être une majorité à le vouloir


              • Shawford42 27 février 2013 13:20

                Tiens, un égotique puceau tout autant que magnificent (une des perles rares de l’Agora). 


                Salut à toi cher easy smiley smiley

              • easy easy 27 février 2013 13:28

                Plus sot que moi tu meurs

                Salut canaille


              • Shawford42 27 février 2013 13:31

                 smiley


                 smiley

                 smiley

                 smiley smiley smiley

              • prolog 27 février 2013 13:43

                Jolie parenthèse historique, c’était cool le coup de bestioles, sincèrement.
                J’étais pas allé sur la recherche des causes car c’est trop spéculatif.
                Dans tous les cas, si des gens ont fait l’erreur, il y a longtemps, de croire qu’on est tous différents psychologiquement sous prétexte qu’on a des expérience différentes, il me semble que la question du pourquoi n’est pas vraiment utile... Regarder l’impact de ce « JE » me semble infiniment plus constructif (et ça évite d’écrire en confondant soi même ce qui est du ressort psychologique et ce qui est du ressort pratique).


              • Shawford42 27 février 2013 14:02

                Et c’est pas beau ce JE, regardez moi comment je traite le respectable easy, c’est pas joli joli.


                Mais que voulez vous j’assume mon statut de « trou noir hypermassif » catégorie 4 donc, comme quelqu’un a aimé me qualifier hier encore (trou du cul de première étant en fait la façon dont on se plait assez souvent à me reconnaître dans cette agora). 

              • easy easy 27 février 2013 14:20

                Je fais mes exposés panhistoriques à partir de ce que j’ai vécu dans mon enfance parmi des hommes nus

                Oui, il y a beaucoup à dire sur la formation du Moi 
                Etonnamment, une gamine Viet se voit un Moi obligatoirement familial alors que quand elle fait quelque chose, sa reponsabilité est plus forte
                Ça semble paradoxal mais ça s’explique au sens où son Moi-familial engage tant l’image des autres si elle faisait une connerie, qu’elle se retrouverait comme responsable pour tous donc très responsable

                Ainsi une Séraphine de Senlis qui n’emmerde personne et qui est très discrète peut tout de même se dire (si elle se considère Moi-Moi) que ses conneries n’engagent qu’elle et qu’elle peut donc faire ce qu’elle veut. Elle est prête à payer pour sa faute mais pense qu’elle le vaut bien 

                On se retrouve donc ici avec Garou qui, dans Notre-Dame, peut hurler « Cramez-moi si vous voulez mais j’irai au diable pour Esmeralda » 
                Ce qu’un Viet ne se permettrait pas de penser et encore moins de brailler


                Car si Garou se permet de dire ça, c’est qu’il se considère très indépendant de possiblités d’action (qui n’engagent que lui) et aussi qu’il a le droit de brailler son indépendance

                Il ne se verrait pas une autorité, il pourrait à la rigueur plonger dans les cheveux d’Esmaralda « C’est mon problème à moi seul » mais ne se permettrait pas de le brailler à la face de tous.
                Brailler ses outrepassements atteste de l’autorité individuelle



                Autre exemple :
                Le Marchand de Venise

                Shylock est de bon droit.
                Il réclame son droit
                Il se sent autorisé à réclamer, quoi qu’il en coûte à son débiteur
                C’est du Tristane Banon. C’est du caprice. J’y ai droit, je le veux et vous devez me le donner
                Shakespeare démontre à Shylock que le bon droit, quand il contrevient à l’intérêt de l’Ensemble, doit rester au vestiaire. Il réintroduit le fait qu’il existe un intérêt supérieur à l’autorité de l’individu


                Un gamin de nos écoles devrait piger cela et cesser d’exiger son droit de brailler, son droit de ceci, son droit de cela

                Or, les parents de ce gamin tiennent à ce qu’il conserve tous ses droits et de plus en plus.

                C’est la raison pour laquelle j’ai posé l’hypothèse qu’on retire les autorités de ceux qui ne gèrent pas le collectif en sachant que quasiment aucun Français ne l’acceptera





                La définition du Je ou du Moi dépend de la pression extérieure sur lui
                Un mec tout seul face à la mer déchaînée a un Je minuscule

                Notre contrexte n’est plus à la mer et à la jungle, il est à la cité
                 
                Ici, la définition du Je ou du Moi dépend donc de la pression de la masse humaine. Si cette masse dit ferme ta gueule, le Moi se réduit automatiquement
                Il ne peut pas se réduire quand la masse lui offre tous les droits de la ramener même s’il ne gère rien de collectif


              • prolog 27 février 2013 14:55

                Sur la forme, t’as un vrai talent avec tes messages !
                la question de retirer l’autorité peut se poser, on va chercher une méthode et ensuite on cherchera des exceptions... comme d’habitude.
                Je pense plutôt qu’il faut prendre le problème à l’envers. Les hommes souffrent, cette cause est le « je » qui est aussi la cause des autorités que certains prennent sur les autres. C’est tout de suite plus fun de chercher à réduire ses souffrances que de juger qui est apte à faire quoi non ?


              • easy easy 27 février 2013 16:01

                Confucius a raisonné en toute logique
                On part d’une autorité zéro
                On en gagne quand on sert les intérêts collectifs
                On la reperd quand quelqu’un prouve qu’on a abusé
                Et ça vaut pour le roi


                Dans cette Chine là, les gens n’auraient pas eu un regard pour l’affaire privée Dialo DSK 
                Pour s’intéresser à cette affaire, il faut se projeter à la place d’un des deux protagonistes et estimer qu’à sa place « Ah que oui alors, je vaux bien tous ces regards sur ma souffrance ». 

                Il faut concevoir l’égocentrisme

                Dont l’avatarisation urbaine est l’archangisme.

                (Un archange ne bosse pas dans le collectif mais dans le privé. Il est comme dieu, il traite au cas par cas. Il n’a que deux bras. Chacun discute le morceau avec lui ; le flatte, lui baise les pieds, ...corrompt)

                L’archange qui descend du ciel rien que pour soi, pour considérer ses souffrances personnelles, forme le tremplin de l’égocentrisme. On le conçoit pour soi et on le projette sur d’autres pour se faire un film de soi.
                ’’Toi aussi tu aimerais bien qu’on s’occupe de toi. Comme je te comprends. Bin tiens, je vais m’occuper de toi cinq minutes«  


                Sophie Davan lors du Téléthon demande à une fillette handicapée ce qu’elle ressent
                Mais la gamine ne sait que dire qu’elle est heureuse d’être là
                Alors Sophie récupère le micro et conclut d’autorité »Ouéééé, en fait tu souffres !"


                L’archange noir vrille la chair pour qu’un cri de souffrance soit lâché par effet de découverte 
                L’archange blanc vrille la pensée pour qu’un cri de souffrance soit lâché par effet de mémoire 
                Tous les deux jouent la procuration, le triangle dramatique de Karpman.
                Tous les deux veulent un regard tiers sur leur manoeuvre, sur eux.


              • miha 27 février 2013 15:24

                Plutôt d’accord avec ce billet... en même temps...

                http://www.ecoute-psy.com/quand-dire-tu-te-tue.htm

                Le « tu » tue.

                 smiley

                On n’est pas sorti de l’auberge, les z’amis.


                • prolog 28 février 2013 08:13

                  Bonjour,

                  désolé si la forme de mon écriture envers un autre personne a réveillé vos idées reçues, ce n’était en aucun cas pour paraître délinquant. Je suis à la Réunion et en Créole il n’y a pas de distinction tu/vous formel et du coup cette distinction est assez aléatoire en français aussi.. J’ai oublié que tout le ne parlait pas comme moi sans prendre de précaution, tout comme vous d’ailleurs. En tous cas, lé vrai lé mol si nou gagne pas koz sur le fon akoz ca :).


                • Gabriel Gabriel 27 février 2013 16:34

                  La maladie s’appelle « JE » la guérison se nomme « NOUS ». L’individualiste se replis sur lui-même, la communauté s’étend aux autres. Le « JE » existe mais ne peut progresser qu’avec le « NOUS ». Je suis et je grandis grâce à vous ! Mais cela n’est qu’opinion, modeste avis... 


                  • alinea Alinea 27 février 2013 18:01

                    Gabriel
                    UBUNTU : je ne peux être heureux si les autres sont malheureux ; je ne suis rien sans les autres ! ( désolée, je ne me souviens plus dans quel article j’ai raconté cette histoire ; peut-être dans « je n’ai rien à dire » !!


                  • Jason Jason 27 février 2013 17:20

                    « L’être humain tel que nous le connaissons n’agit, selon moi, que sous le coup de la peur ou du désir. » C’est trop réducteur. L’esprit d’aventure, la recherche du hasard, la gratuité, l’altruisme, le besoin de parler, etc. entrent-ils dans le désir ? Désir de quoi ? Peur de quoi ? Ces concepts désincarnés me gènent.

                    « Toutes nos vacations sont farcesques », selon Montaigne, qui parle si bien de lui et des autres. Que nous apprend cet artile sur le Je ? Restons sceptiques.

                    Le Je ne procède-t-il pas du tout à l’égo ?

                    Le cogito de Descartes n’est pas défendable : on ne peut déduire l’être de la pensée.

                    Le Je a connu, et connaît encore, toute une palette d’expressions, du « l’Etat, c’est moi » au « Je est un autre de Rimbaud ». C’est un outil conceptuel à géométrie variable et très (trop adaptable) qui fait les bonheurs des psychologues et des métaphysiciens.

                    Sur le Je anthropologique, cf. l’ouvrage de Marshall Sahlins, « La nature humaine, une illusion occidentale ».

                    Il faut un bond quantique formidable pour passer du Je au monde incohérent qui nous entoure.

                    « Cache ton Je ». Pensons à Montaigne qui voulait une arrière-boutique toute sienne pour mettre son moi à l’abri.

                    L’action est souvent « hors je ». Et ce Je est tellement utile pour celui qui pense qu’il a, donc qu’il est. Le Je de miroirs, etc...


                    • Miona Miona 27 février 2013 21:40

                       JE vous ai compris ! 

                       

                      • christian 28 février 2013 02:25

                        Le « je » à une vertu, a mon sens, c’est qu’il engage celui ou celle qui le prononce car au moins l’interlocuteur identifie celui qui il parle et les idées ou message qu’il prononce.
                        Il y a tellement de personnes qui se cachent derrière des « on » des « il » pour avancer masquer.

                        Il faut aussi oser dire « je » pour avancer vers le « nous » consenti, car nous sommes des êtres sociaux, nous ne sommes que cela d’ailleurs et si nous ne pouvons pas nous reconnaître dans un « nous » alors « je » deviens fou et cherche à détruire, me détruire ou détruire le « nous » vers qui il n’a pas su aller, ou qui le rejette.

                        La démocratie réelle c’est le « nous » avec le « je », quand le « je » ne peut plus s’exprimer dans le « nous » alors c’est le fascisme et la dictature.
                        Pour certains d’entre nous c’est plus simple, car dire « je » c’est bien souvent prendre des coups et ça fait mal comme disait un chanteur bien connu en France. (pour une petite note d’humour à la belge et/ou à la suisse !)


                        • Hermes Hermes 28 février 2013 10:14

                          Bonjour, et bravo pour cet article.

                          La proposition est limpide, et les multiples commentaires l’ont développée et enrichie avec beaucoup de pertinence. Il se dégage de tout ça une impression de force grandissante.

                          Pour compléter, il est important de toujours se rappeler que ce que l’on perçoit reflète l’état dans lequel on est : le corps, et les sensations internes est le point de repère et aucune partie n’est négligeable. La personnalité a tendance à y imposer des tensions habituelles qui lui permettent de justifier ses justifications smiley (la mémoire est dans tout le corps). Aussi dans quel état est-il là maintenant ? Ce n’est pas une question pour l’intellect.

                          Si on regarde avec intégrité, on s’apercevra que toute tentative de figer une connaissance se traduit par une tension physique. Il n’y a pas besoin de figer quoi que ce soi, mais celà, la personnalité ne l’entend pas.

                          Une mis en dynamique est donc nécessaire pour ne pas bloquer le processus d’intégration et de développement de la conscience. Pas seulement une action extérieure, mais une acceptation de la dynamique de nos états intérieurs qui accompagne chaque événement, et qui nous permet d’approfondir notre compréhension. Si on n’utilise pas notre énergie, elle va dans la peur associée aux tensions physiques et aux justifications intellectuelles, et sans s’en rendre compte, on se met à vendre une image.

                          Aux prochaines rencontres, ici ou ailleurs..... bonne route.

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