J’ai suivi avec beaucoup de recul le débat qui passionne depuis quelques jours rédacteurs et simples lecteurs d’agoravox suite aux réactions diverses suscitées par l’article de Carlo Revelli. Il me semble important d’affirmer avec force que les médias dit citoyens n’ont pas vocation à se « comporter » et à s’aligner à la vision et à la ligne éditorialiste des médias dit traditionnels. Ils en perdraient leur âme et leur substance. Il me semble tout aussi important d’affirmer que les médias ( mais cette fois ci tous les médias) devraient se garder de dissimuler à l’opinion publique certains faits d’actualité susceptibles de menacer « l’ordre public » ( ou l’ordre établi ?).L’auto censure de certains journaux américains ou pro-américains, l’avènement d’un journalisme de parti-pris ont déjà fait tant de mal au devoir d’’informer que l’on pourrait trouver là, un début d’explication à l’incompréhension et aux malentendus ambiants ( entre peuples et entre civilisations).
Alors, il est évident que les réactions épidermiques suscitées par la publication de ces différents articles, loin de traduire une position éthique, mettent à nu le désarroi d’un type de médias qui s’est fait coiffer au poteau par un journal en ligne. Le tort de agoravox est d’avoir traité aujourd’hui d’un sujet qui aurait fait les choux gras d’une certaine presse internationale mais surtout de compter sur prés d’un millier de rédacteurs venus d’horizons et de cultures différents. C’est là, je crois un atout majeur qu’aucun média ne pourra lui disputer et qui fait sa force et sa crédibilité.
En ce qui cncerne les événements dont il est fait état, il me semble prématuré de prendre une position tranchée. Une certitude existe c’est que le 11 septembre a bien eu lieu. Qui l’a commandité ? En a t-on profité pour « verser » des éléments compromettant au dossier de liquidation de l’axe du mal ? L’avenir nous le dira et les langues se délieront. Mais, une chose est sûre : les faits sont troublants. Et aucune conscience critique ne pourra s’empêcher de remettre en cause toutes les certitudes acquises. Le mensonge qui a entouré la guerre préventionniste du gouvernement de Bush, les méthodes archaïques et barbares dont ce même gouvernement s’autorise à faire usage dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, la nébuleuse qui couve toutes les prises de positions stratégiques des Etats Unis, s’ils ne me font pas douter de la qualité des hommes et femmes américains, me font quand même douter de la crédibilité de leurs dirigeants et de leur « innocence ».
Quand un Etat s’arroge tous les droits ( y compris celui de faire signer aux pays une convention tendant à éviter à ses citoyens d’être un jour justiciables devant les tribunaux internationaux)et n’en reconnait aucun à certains autres Etats souverains, c’est faire preuve d’une cécité intellectuelle et morale que de consommer sans modération ce qu’il nous sert. Maintenant, chacun est libre de se faire une religion. Dans tous les cas, je continuerais, pour ma part à provisionner les thèses officielles américaines en « créances douteuses ».
A chacun sa conscience.