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Commentaire de Loup Rebel

sur Théorie de la mimesis générale II


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Loup Rebel Loup Rebel 1er mars 2013 22:42

@ Luc-Laurent Salvador (xxx.xxx.xxx.84) 1er mars 19:17
*** j’ai une attitude très réservée et même critique vis-à-vis de la psychanalyse. Mais je dirais avant tout en raison de son positionnement institutionnel extrêmement fort ***

Je suis un psychanalyste « profane », Luc-Laurent (et je ne suis pas à vendre... smiley ).

Peut-être devrais-je le préciser sur ma fiche info agvx, mais trop peu de lecteurs savent ce que ça veux dire (=hors du champ de la médecine asservie au conseil de l’ordre des médecins). Mes amis psy sont – pour la plupart – des psychiatres « défroqués », ou des philosophes, psychologues, ostéopathes et autres soignants, ou même historiens ou gens de lettres.

Parler de la psychanalyse institutionnelle, c’est parler de son détournement par la psychiatrie institutionnelle. C’est une imposture.

Le comble a été atteint sur le continent nord-américain, où l’étiquette psychanalyse est posé sur les TCC... Lasagne pur bœuf chevalin. N’importe quoi.

Vous êtes « gentil » quand vous dites « attitude réservée ». Pour ma part, chaque fois que j’en ai l’occasion, je dénonce l’imposture de la psychiatrie institutionnelle qui se prévaut de la psychanalyse. C’est le même tour de passe-passe que la croyance qui se fait passer pour la vérité absolue. Et là, je sors les griffes.

C’est pour ça que je ne tiens pas à lancer un débat sur l’autisme sous ma casquette de psychanalyste affichée. Amalgame assuré avec les institutions soignantes hégémoniques.

Freud avait mis en garde contre ce détournement qu’il pressentait. Notamment, il a dissuadé Marie Bonaparte de poursuivre son cursus en médecine pour fonder (dès 1926) la Société psychanalytique de Paris (SPP), lui conseillant plutôt d’évincer Édouard Pichon dont les positions hégémoniques le conduisaient à une attitude très ambivalente à l’égard des textes de Freud : Pichon se sentait menacer dans sa toute-puissance psychiatrique à remettre en cause.

Même combat 30 ans plus tard : Lacan se fait littéralement « excommunier » de la SPP à cause (en partie) de son opposition au projet larvé de certains psychiatres de pousser la psychanalyse vers son institutionnalisation... alors que ses projets à lui étaient de développer l’héritage de Freud en s’appuyant sur le structuralisme. Ce qu’il a fait, sans la SPP, en fondant la SFP (Société Française de Psychanalyse).

Freud et Lacan ont été beaucoup plus – à mes yeux – des philosophes que des médecins. Mais l’un n’empêche pas l’autre, de toute façon.

Je prévois (et ne suis pas le seul) que Lacan sera prochainement en bonne place parmi les philosophes du XXe siècle dans le cursus du Master en philosophie (en France).

À bientôt


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