J’ignore s’il y a encore des lecteurs ici, mais un questionnement a traversé mon esprit cette nuit.
La tendance mimétique, exploitée par un pouvoir politique soucieux de son efficacité manipulatoire, peut conduire un peuple à se soumettre — à son insu — à toutes sortes d’injonctions, tant bénéfiques que maléfiques, du moment qu’elles servent les intérêts des puissants qui tirent les ficelles ici bas (injonctions génocidaires comprises).
Rabelais, dans Le Quart Livre (chapitre 8) en donne une magistrale démonstration dans la querelle de Panurge avec le marchand Dindenault. Pour se venger, il lui achète un de ses moutons, qu’il précipite dans la mer. L’exemple et les bêlements de celui-ci entrainent tous ses congénères à la mer, et le marchand lui-même s’accrochant au dernier mouton se noie.
Certes, direz-vous, mais nous ne sommes pas des moutons. Du moins le croyons-nous...
Freud nous a rappelé (après Socrate et Platon) que notre vie est davantage dirigée par les forces occultes de notre inconscient. Nombreux sont ceux qui refusent de l’admettre. Paix à leur âme !
Dans la suite de l’éveil des esprits, prendre conscience qu’un mouton de Panurge sommeille dans notre inconscient me semble une étape déterminante pour échapper à la manipulation, ennemi numéro 1 de notre liberté [vraie] de penser, et donc d’agir.
La question est maintenant de savoir comment transformer ce mouton de Panurge hébergé dans notre âme en loup rebelle...
Ce questionnement me fait penser à l’étude de Milgram Stanley sur son expérience du « petit monde » d’une part, et la soumission à l’autorité* d’autre part. Ce dernier sujet pourrait faire l’objet d’un prochain billet, et participer au réveil des consciences endormies.
*Lien-1,
*Lien-2,
*Lien-3 = L’homme peut être engagé dans un processus immoral et criminel, il se soumet « naturellement »
à l’autorité tant que celle-ci est homogène et reconnue.
À bientôt