@l’auteur
J’ai fait un tour sur le site du RIC, c’est un site beaucoup trop amateur, brouillon, fouillis. Si nous voulons faire changer les choses, il faut être beaucoup plus professionnel et stratégique. Ce ne sont pas ceux qui sont déjà convaincus qu’il faut convaincre, c’est la majorité silencieuse qui est par nature méfiante. Il faut être sélectif dans les objectifs et s’appuyer sur des combats fédérateurs. Adolescent, j’étais une sorte de « figure » de mon établissement et ai, à l’époque, mené le mouvement contre la loi Devaquet dont j’ignorais tout. Je voulais juste défier la direction. J’ai alors été fasciné par la facilité avec laquelle je suis parvenu à bloquer tout l’établissement en rassemblant une grande majorité des élèves dans le grand hall. J’ai également été surpris de voir que même ceux qui ne m’aimaient pas m’accompagnaient dans le mouvement. La direction a eu très peur, de quoi, je ne le savais pas (j’en ai une idée aujourd’hui, les choses peuvent basculer très vite et personne ne peut prédire comment et quelles conséquences cela peut avoir). Jamais le proviseur n’avait été aussi conciliant avec moi, il était tout doux. Ensuite, quand les journalistes sont arrivés, le gouvernement militaire français s’en est mêlé, la partie s’est alors terminée. L’établissement se trouvait à l’étranger, dans l’Allemagne encore occupée...
Quand les choses se mettent en marche les gens suivent et font à leur tour preuve d’initiative. Je reste convaincu qu’il faut un leader, sans un leader il ne se passe rien. Si je n’avais rien fait ce jour là, il ne se serait jamais rien passé.
J’ai par la suite toujours hésité à m’engager politiquement, et ce, en partie pour les raisons suivantes :
- Je n’étais moi-même pas convaincu par mes convictions...
- Je ne me suis reconnu dans aucune formation politique, ni dans leurs idées, ni dans leur fonctionnement, ni dans leur dogmatisme, ni surtout dans leur conception de l’honneur, de la probité, et de l’honnêteté.
- L’idée que ces engagements servent tout d’abord l’égo et les intérêts de leurs instigateurs.
- je n’étais pas prêt à faire le sacrifice de mes loisirs ainsi que celui de ma vie de famille inscrits dans un confort bourgeois.
Cela dit, je pense que les conditions sont aujourd’hui réunies pour qu’un mouvement prenne forme, il ne manque plus qu’un véritable leader. Même si cette fonction est aujourd’hui assurée par M. Mélenchon et Mme Le Pen, on est en droit d’espérer plus crédible...