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Commentaire de Nangala

sur Critique masculine de la prostitution


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Nangala 4 mars 2013 21:54

Homme Libre, il n’y a pas de catégorie sociale type pour le client en prostitution. J’ai vu des 4x4 cayenne et des types à pied. Pas d’âge, pas de profil ethnique non plus. Beaucoup de ces hommes sont mariés, donc a priori ils ne devraient pas souffrir de manque affectif (s’ils sont mal mariés, pourquoi ne demandent-ils pas le divorce ? ). Classique, le type qui tourne sur les parking avec un siège bébé sur la banquette arrière...


Là où je ne suis pas d’accord : l’immense majorité des prostituées gagne juste de quoi vivre et faire vivre leur famille. Les prostituées de rue ne gagnent pas 5000 euros par mois !! Loin s’en faut ! J’en ai vu qui crèvent la dalle ! La plupart que nous suivons ici (service social spécialisé) peinent à payer leur loyer, sont à la CMU et continuent à faire le tapin à 60 ans passés parce qu’elles n’ont jamais réussi à mettre 3 sous de côté. Prostitution = misère. Les zahia ne courent pas les rues, et le quidam moyen n’a pas les moyens de se les offrir.

Je ne suis pas du tout d’accord non plus avec l’assertion récurrente visant à dire que les hommes ont plus de besoins sexuels que les femmes. Il serait plus juste de dire qu’on éduque les hommes à revendiquer ces besoins, et les femmes à les taire. Il faut pour les femmes faire un véritable travail de découverte et d’acceptation de leur sexualité, ce que beaucoup ne veulent pas ou ne peuvent pas (névroses...) faire. Dans l’absolu, je connais quand même une paire de nanas qui ont largement plus de besoins que les hommes... 

Mais je suis d’accord avec vous sur le fait que l’exploitation sexuelle des hommes est réelle en ce que les prostituées globalement n’aiment pas leurs clients, et n’aiment pas leur activité. Si elles sont exploitées, elles sont aussi exploiteuses à leur façon. 

La prostitution abîme la sexualité des hommes, elle l’avilit et la bestialise. Après plusieurs années de recours à des prostituées, les clients avouent que leur sexualité est devenue plus cynique, plus hard, et moins respectueuse des femmes. Il y a également un lien assez intéressant entre le recours à la prostitution et la délinquance masculine. Voir à ce sujet le dossier en ligne sur la Fondation Scelles ici. Vous trouverez des choses intéressantes sur l’Amicale du Nid, l’enquête réalisée il y a quelques années « le client en question ». 

Ce qui est triste (et qui personnellement me fout les boules) c’est d’entendre les remarques des hommes sur les parking : beaucoup font des remarques axées sur leur virilité, alors qu’ils n’ont rien d’autre que quelques biftons dans un porte-feuille. C’est un jeu de dupes : hommes = misère sexuelle, femme = misère économique. Au final, le monde de la prostitution est celui de la grande misère. 

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