"La foi des élèves dans la possibilité de tirer parti de cette
institution a également volé en éclats avec la fin de l’ascenseur social«
Voilà pour moi résumé l’essentiel.
Les enfants, s’ils sont influençables par l’air du temps, ont une grande capacité à saisir les enjeux, et les paradigmes d’une société.
Et cela, très vite, de façon intuitive, émotionnelle, sans forcément avoir la capacité ni même la conscience des faits.
Le message ambiant c’est aggravé. On entendait jadis » Bossez, sinon, c’est l’usine !«
Ce qui s’est substitué à » Bossez, sinon, c’est le chômage !«
A, : » Même si t’as un diplôme, c’est une galère qui t’attend, si t’as pas d’appuis«
Alors, inutile de conjoncturer sur ce grand doute, qui prend la tête des enfants » dits faibles« , ou même moyens, les plus »brilllants"peut être épargnés.
Insensé d’entendre des enfants évoquer la retraite, alors qu’ils ont 20 ans, mais c’est bien la preuve que l’angoisse de l’avenir les ronge, jusqu’à cette interrogation inédite, exploitée d’ailleurs par les compagnies d’assurance.
On bordélise ce qui ne veut plus rien dire, ce que à quoi on ne croit plus, ce qui n’est plus que la représentation d’un pouvoir inégalitaire.
Voir comment certains et avec quelle jubilation ont détruit les églises, lieux sacrés, et autres représentations du pouvoir en 89.
Pour éviter la terreur, il faudrait que l’école redessine les axes et les promesses d’accessibilité des codes et des savoirs, en relation avec l’après, c’est à dire par exemple la formation professionnelle, et toutes les possibilités à offrir à tous ceux qui décrochent, sans diplômes, pour leur dire qu’ils ne sont pas éjectés.