Ne nous y trompons pas mais à chaque processus de cessez-le-feu engagé par les autorités kurdes, les chefs d’État-major de l’armée turque ont toujours refusé ce genre de trêve allant même jusqu’à menacer de combattre jusqu’au dernier des guérilleros positionné dans les montagnes kurdes, marquant ainsi par l’irrespect odieux de leurs menaces, l’obstacle majeur au processus de démocratisation en Turquie relatif à la problématique de la question kurde ! Ce n’est pas l’histoire qui me contredira mais le 17 mars 1993 déjà un premier cessez-le-feu décrété par le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) est adressé au Président de la République de la Turquie Turgut Özal. S’en suivrons 85 jours d’accalmie avant que les hostilités reprennent... Le 15 décembre 1995 un nouveau cessez-le-feu est proclamé par ce même PKK avec le soutient des autres organisations kurdes qui durera près de deux mois au cours desquels il sera salué par le Parlement européen comme l’émanation d’une réponse à l’appel qu’il avait lancé deux jours plus tôt... Le 1er septembre 1998 un troisième cessez-le-feu est refusé par les gouvernements turcs successifs... Enfin, le 2 août 1999, un quatrième cessez-le-feu répond à l’appel d’Abdullah Öcalan qui ordonne le retrait de la guérilla kurde au Kurdistan de Turquie ce qui devait ouvrir sur la paix pour marquer la volonté des Kurdes en faveur de la fraternité entre les peuples et débouche sur une période de calme relatif puisque la Turquie profite de cette opportunité en l’utilisant pour faire croire à une victoire de son armée qui aurait vaincu la rébellion kurde (! ?)... C’est ainsi que n’a jamais été respectée la volonté des masses favorables à la paix et la démocratie pour la Turquie. Disant non à la démocratisation, l’État turc en profite pour engager une sévère répression sur le mouvement kurde.