l’éternelle histoire de la « cigale et la fourmi »
il est
plaisant de penser qu’on pourra passer son existence sans se préoccuper
de l’avenir (carpe diem) mais un beau jour l’avenir c’est aujourd’hui
et là , on fait les comptes .
J’ai loué mon logement toute ma vie
et je me suis payé de super vacances Youpi ! Maintenant je suis en
retraite avec une petite pension et lorsque j’ai payé mon loyer il me
reste plus grand chose pour ...pas grave j’prendrai pas de vacances
cette année d’ailleurs en retraite on a pas besoin de vacances , va
falloir aussi que je fasse gaffe à ce que je mange tout augmente ..pas
grave quand on est vieux on peut se contenter d’un bout de pain avec du
pâté etc.....et puis quand ça ira vraiment mal j’irai taper les enfants et les assos mais toujours avec fierté , bien sûr , toujours prêt à offrir mon torse valeureux aux salves des nervis du pouvoir.....
Je me demande comment il fait Gilbert , mon voisin ,
il a la même pension que moi et il part en voyage au moins deux fois
par an et puis il reçoit souvent ses enfants et petits enfants et puis
il a encore changé de bagnole....son secret à Gilbert c’est qu’il est
propriétaire de sa maison et le loyer qu’il ne paie plus depuis
longtemps ça arrondi sacrément ses fins de mois
et puis gilbert quand il aura fini d’en profiter il lèguera qqchose à ses gamins oh pas grand chose mais c’est déjà mieux que rien !
Est ce que gilbert est un petit bourgeois ...je ne pense pas car dans sa tête il a toujours fredonné cette chanson :
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.
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