Un petit bonjour de France, Marc,
Karl Polanyi l’a bien expliqué dans son livre "la grande
transformation" : le libéralisme économique, parti de marchés limités, a besoin, pour fonctionner, de marchés
de plus en plus universels, jusqu’à pouvoir théoriquement réduire à l’état de marchandises tout à la fois l’univers et l’humain lui-même.
Tout l’historique économique de nos sociétés depuis le 18e siècle a consisté à chercher un équilibre entre celà et
la société humaine, cad en fait à protéger l’humain et
sa société, par différents protectionnismes économiques,
contre ce volcan autour duquel nous dansons en permanence.
La grande crise des années trente semblait avoir fait pencher la balance vers une maîtrise de l’économique
par les états -donc les peuples-.
Mais on assiste aujourd’hui au grand retour de la domination économique, quand, au nom de la mondialisation, les états se sabordent eux-même, et avec eux les dernières
garanties qui pouvaient rester à leurs peuples.
L’extension de la privatisation du secteur de l’eau, puis
progressivement celui de l’air,que l’on pourrait justifier
par les frais de dépollution, puis même celui de l’espace
- on paye bien les parcmètres !- sont tout à fait dans la
logique de développement du libéralisme économique ; c’est
parfaîtement normal dans ce cadre, sinon moral et souhaitable du point de vue humain.
Et de l’autre côté il est probable que se développera encore plus la « marchandisation » des gens, marchés de consommateurs et d’actifs professionnels,jusqu’à ce que l’on en arrive à différents degrés de dépendances et d’esclavages légaux.
Il faut comprendre que toute lutte aujourd’hui contre celà, écologiste ou pour nous protéger nous-même, si elle
est bien sûr indispensable à court terme, n’est qu’un
combat d’arrière-garde, qui finira par être perdu à la
longue. Les choses en sont à un tel point que l’on ne peut
plus espérer « réformer » tout celà efficacement.
Mais quelle alternative trouver qui ne soit utopique à
telle échelle ?
Cordialement Thierry