• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de wperrad

sur Médiamensonges à la mort d'Hugo Chavez : mensonges et vérités


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

wperrad 8 mars 2013 05:49

« On a l’air aussi bien informés du Venezuela contemporain que ne l’étaient les érudits du XVIème siècle sur L’Afrique ou le Japon »


La question n’est pas là, vivre à un endroit donné ne garantie pas forcément de bien le connaitre. On peut vivre dans un des pays les plus pauvres du monde et être dans l’opulence tout comme on peut être SDF en Suisse. Bref, c’est une des raisons pour laquelle je pense que les chiffres, même si trop simplistes pour décrire une réalité complexe, ont au moins l’avantage d’être objectifs. Immigré au Canada, j’ai eu la surprise de discuter avec des québecquois qui connaissait la France bien mieux que moi alors qu’ils n’y avaient pratiquement jamais mis les pieds. J’avoue ne pas être un fanatique de l’histoire française mais un certain nombre de choses que j’ai pu entendre de la bouche d’étrangers m’ont bien mieux aidés à comprendre certaines particularités de mon pays que des heures de débats entre grands intellectuels franco français.


« Force m’est de constater que le terme Facho utilisé pour flétrir l’adversaire est plutôt rare, mais que les termes CocoBoboKhmers Verts, etc. ont repris de la vigueur pour ne pas dire de l’exubérance dans le camps « de droite ». »

Je ne sais pas si je fais partie de ce camp de « droite » (pour ma part je préfère me considérer avant tout comme libéral, le reste étant pour moi secondaire) mais pour la défense des libéraux dont je connais assez bien la pensée. Le libéralisme, contrairement au socialisme, n’est pas un système qu’on impose de force à une population pour la faire entrer dans un moule idéologique. C’est au contraire ce qui se produit quand on laisse les gens libres de prendre des décisions et d’échanger entre eux (à condition évidemment de respecter la liberté d’autrui) sans coercition. Evidemment ça ne garanti pas une société parfaite dans laquelle la faim, la maladie ou la mort seraient éradiquées mais le libéral n’est par définition pas idéologique, sa philosophie est sans but autre que celui de préserver la liberté de chacun, même si c’est contraire à ses intérêts (ou à ceux de la collectivité, pour autant que ce mot ait un sens). C’est la raison pour laquelle certains libéraux semblent aussi virulents, car on supporte assez difficilement que soit mis sur le même plan une idéologie qui par nature nécessite de rendre l’individu captif de la collectivité (et surtout de ceux qui la dirigent) et une philosophie du droit qui veut au contraire l’en libérer. A ce compte là, autant mettre sur le même plan celui qui utilise la violence pour soumettre son prochain et celui qui le fait pour échapper à son geôlier.


« inséré dans un continent aux relations complexes »

Aucun continent ou groupe humain n’est plus complexe qu’un autre. L’Afrique est elle-même souvent cataloguée ainsi et le Somaliland, après avoir déclaré son indépendance (non reconnue par la communauté internationale d’ailleurs) s’est développée à une vitesse incroyable et a réussi à régler le problème des islamistes (et même en partie de la piraterie) en l’espace d’une vingtaine d’année, sans recevoir le moindre dollar de la communauté internationale (hé oui, un pays qui essaye de s’en sortir tout seul comme un grand ça n’intéresse pas tellement les organismes internationaux), au point de faire partie aujourd’hui des rares régions démocratiques d’Afrique. En comparaison, le reste de la Somalie qui a bénéficié d’abondantes aides et interventions bienveillantes de toutes parts est aujourd’hui un merdier sans nom. Idem pour Hong Kong, le Japon et la Corée du Sud, ex pays du tiers monde, qui ont fait mentir ceux qui pensaient peut-être à une époque que l’état naturel de l’Asie était la pauvreté et le sous développement, et que la « complexité » de ces sociétés interdisait d’imaginer un développement similaire à celui des nations occidentales, tout en préservant leurs particularités locales. Bref, tout ça pour dire qu’il n’y a pas de malchance ou de fatalité. Tous les humains sont comme vous, ils ont un cerveau et savent très bien s’en servir. Ils ont la capacité de faire de grandes choses si on les traite comme des adultes et n’ont pas besoin de vos lumières ou de celles de leurs dirigeants (avec une « petite » ponction à la clé, faut bien payer les petits fours et les jets présidentiels) pour réfléchir à leur place au meilleur moyen de les aider.


« Mais en un temps où nous sommes tous devenus les otages de la main invisible des marchés »

C’est peut-être hors sujet mais le strawman de la main invisible c’est un fantasme, tiré d’une image mal comprise, qui explique simplement qu’une société libre s’organise d’elle même par le mécanisme de l’offre et de la demande, dont l’information est contenue dans les prix, sans avoir besoin d’une autorité supérieure pour lui expliquer comment fonctionner. Le seul rôle de l’état devant se borner à faire respecter les libertés de chacun (ce qui implique qu’il concentre toute son énergie à cette tâche au lieu de vouloir tout faire et au final foirer tout ce qu’il entreprend, comme c’est aujourd’hui le cas dans la plupart des pays occidentaux).

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès