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Commentaire de averoes

sur Le coût de la réforme des rythmes scolaires serait un problème ?


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averoes 11 mars 2013 13:46

L’auteur semble prendre pour argent comptant les apparentes bonnes volontés du ministre de l’Éducation Nationale et décrète d’un ton péremptoire que l’argument phare des opposants à cette réforme réside uniquement dans des considérations financières et que ces derniers sont nécessairement pour le statu quo.

N’est-ce pas vite aller en besogne ? S’est-il interrogé un seul instant sur les velléités qui sous-tendent cette volonté d’imposer le mercredi matin au lieu du samedi matin, organisation du temps scolaire en vigueur avant la réforme de 2008 et qui ne nécessitait, ni ne nécessite, de finances insupportables pour les communes ? N’a-t-il pas vu que le projet ministériel repose sur une équation, on ne peut plus réductrice, consistant à imputer le problème des mauvaises performances scolaires des élèves français à la seule question des rythmes scolaires ?

Quiconque doté d’un minimum de bon sens comprendrait que le problème de l’échec scolaire est le résultat d’une conjonction de plusieurs causes. Parmi celles-ci, on peut citer les effectifs surchargés des classes, des programmes lourds et inadaptés, comprenant parfois des notions très difficiles à l’acquisition, avec de nouvelles matières (comme l’enseignement de l’Anglais, de l’informatique, de l’histoire des arts… -où est donc le temps pour enseigner tout ce qui est exigé en mathématiques et en français ?-) qui assignent à l’enseignement en primaire une tâche presque kafkaïenne, des élèves davantage portés sur la culture de l’image imposée par la consommation frénétiques des jeux vidéo et donc difficiles à intéresser à une culture scolaire, certains parents qui ont parfois une attitude consumériste à l’égard de l’école, se déchargeant de leur responsabilité relative à l’éducation élémentaire de leurs enfants et laissant tout reposer sur le dos de l’école, à telle enseigne que dans certaines classes, l’obligation de faire respecter la discipline –condition nécessaire et préalable à tout acte d’enseignement- exige parfois un temps très long qui finit par l’emporter sur celui des apprentissages purement scolaires.

Alors, de grâce, au lieu d’une vision étriquée des choses, n’est-il pas plus juste de considérer le problème dans sa globalité et d’avoir un minimum d’égards à la complexité qui lui est sous-jacente ? D’ailleurs, comment peut-on réformer efficacement l’école sans inscrire ce dessein dans un projet global de la réforme de la société ? Si l’on admet que l’école n’est qu’un secteur de la vie d’une société, et que sa bonne marche implique une coordination avec les autres composantes de la société, n’est-ce pas arroser le désert que de vouloir s’atteler à réformer un secteur de la société en laissant de côté ceux qui lui sont liés et qui déterminent à bien des égards son fonctionnement ?


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