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Commentaire de Fred

sur Bayrou le révolutionnaire


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Fred (---.---.20.123) 13 février 2007 14:46

Une petite réponse qui permettra de satisfaire les questions posées par une majorité de Français à propos de François Bayrou :

-  ?->1) « Cette idée d’équilibre impartial (union droite-gauche) est peut être intéressante ; POURTANT avec qui Bayrou va-t-il gouverner s’il est élu ? »

Il y a du monde : l’UDF c’est 40 sénateurs et 30 députés et plusieurs autres maires. François Bayrou appellera aussi des membres de la société civile et les membres d’autres partis qui seront prêts à relever le défis d’une relance du pays. Car il y en a marre de ces désignations « à la chiraquienne » qui consistent à remercier les copains en priorité. Mais où est l’intérêt général dans tout ça et que fait-on de l’impartialité de l’état ? Pour François Bayrou la première priorité sera de faire des réformes rapides et consensuelles à la fois. Or, pour éviter toute contestation conservatrice dans la société en ces temps de grands changements (voir propositions de 6ième république), il n’aura d’autres choix que de nommer des républicains de plusieurs bords vraiment compétents et qui se respectent malgré leurs différences !

-  ?->2) « Une fois formé, en quoi ce ’gouvernement d’union nationale’ serait-il meilleur pour la France, n’y a-t-il pas risque de cacophonie ? »

Ce qui est sûr, c’est qu’il sera difficile d’obtenir dans le gouvernement présidé par François Bayrou des inimitiés et des contradictions plus fortes dans le gouvernement présidé par Monsieur Chirac ! Comme disait Mitterrand : « Mefiez-vous de vos amis en politique, ils seront toujours plus durs que vos ennemis ». Ainsi Azouz Begad et Dominique de Villepin ne sont sûrement pas plus copains avec la bande Sarkozy/Copé que Fabius/Strauss-Kahn le seraient avec Ségolène Royal !

Ce qu’il est important de retenir, c’est que cette union des républicains est surtout nécessaire pour éviter l’immobilisme « partisan » des 30 dernières années. En effet, l’objectif fixé par François Bayrou n’est rien moins que de « restaurer la république ». Comme il nous l’explique, « l’ordre établi » ces 30 dernières années n’est NI impartial, NI équitable !

Or pour mettre un tel « coup de balais » là haut, c’est délicat ! La seule solution est de mettre tous les représentants républicains autours de la même table. Des représentants de droite comme de gauche. Pas seuleument parce que certains partis opposés sont co-responsables de la situation, mais aussi parce que le consensus a beaucoup plus de légitimité que l’idéologie pure et dure. Voilà démontré l’un des fondements du centrisme.

Si quelque chose dérapait dans ce gouvernement ? Ce ne sera pas plus grave que quand ça dérape à gauche ou à droite. François Bayrou jouera normalement son rôle d’arbitre comme il l’a toujours fait dans son propre parti.

-  ?->3) « Vous parlez ’d’ordre établi’, d’inégalité et de partialité dans le fonctionnement de l’état. Cela me parait paranoïaque : pouvez-vous préciser ? »

Ces affirmations sont si graves que cela mérite en effet une explication plus précise de ma part : - Ce n’est pas de la paranoïa que d’admettre qu’il existe dans l’administration, dans certaines autorités de régulations ou à la tête de grands services publics des intérêts partisans qui ont été installés parfois sciemment, parfois par négligence. Certaines nominations posent problème. La république proposée par François Bayrou garantira l’impartialité à ce niveau.

- Ce n’est pas de la paranoïa que de constater que les « petits » entrepreneurs, les « petits » agriculteurs, les « petits » artisans et plus généralement tout ceux qui sont « petits » dans ce pays sont négligés, jamais pris en compte et souffrent ! On nous affiche régulièrement à la TV la guerre des lobbys du MEDEF (quelques « grandes » entreprises seulement) contre les « grands » syndicats du service public et des grands groupes. Ces gens là posent seuls leurs conditions au gouvernement pour un intérêt soit disant « général ». Ce qui est imcompréhensible et injuste c’est que ledits « partenaires sociaux » soient les seuls influents ! La vérité c’est que peu de gens se sentent représentés par ces partenaires dit « sociaux ». Notamment tout ceux qui bossent à leur compte 12 heures par jour pour un revenu médiocre après impôts. Tous les salariés éparpillés entre les TPE/PME et les agences d’intérim font aussi parti de cette majorité silencieuse. Que fait-on avec tous ces oubliés du débat économique ? On leur envoit juste la feuille d’impôts sans plus d’explications. Sans parler que dans l’état actuel, les recettes remboursent juste les intérêts de la dette. Ca explique le sentiment grandissant « qu’il n’est plus possible de bosser en France ».

*Je donne un exemple : est-il normal qu’un producteur de tomates français soit devenu obligé de vendre au supermarché ses produits à 30 cents d’euros par kilo, payable en 120 jours, alors qu’ils seront vendu en 2 semaines à 3 euros le kilo ? Si vous calculez bien, cela fait un capital d’argent considérable pour le grand distributeur qui pendant 100 jours va faire fructifier cette somme d’argent (notamment en bourse). Pendant ce temps là, le « petit » producteur aux abois n’a même pas couvert ses frais de production et attend d’être payé ! C’est une double injustice sur laquelle l’état donne un blanc-seing aux « grandes enseignes ». Les raisons m’échappent : ignorance, chantage à l’emploi, chantage aux taxes professionnelles, copinage, stupidité ? Comme si ce n’était pas suffisant, il y a d’autres « grands » gagnants de cet ordre établi : les firmes agro-alimentaires. Celles qui peuvent se permettre de concéder des « marges arrières » à ces mêmes supermarchés pour voir leur nourriture chimique exposée à bas prix en tête de gondole. Ainsi, ils annihilent définitivement toute concurrence des « petits » producteurs indépendants. Et l’état dans tout ça ? Va-t-il enfin arbitrer ? Pour finir ce tableau cynique, Monsieur Leclerc vient jouer les bons samaritains à la TV pour proposer de reverser aux consommateurs une partie des « marges arrières ». « Afin que les prix baissent » sur la merde en boite ! Le ministre de l’économie de l’époque, Monsieur Sarkozy acquiesce et tape des deux mains. Quelle démagogie ! Pendant ce temps là, les autres « petits » distributeurs indépendants comme les bouchers, les épiciers ou les boulangers voient leurs savoir-faire disparaîtrent chaque jour un peu plus au dépend du service de proximité qu’ils nous apportaient ! Pour résumer le problème : entre la qualité de la nourriture qui baisse, les prix qui montent, l’obligation de prendre sa voiture pour faire des courses parce que les services de proximité disparaissent et les grands distributeurs qui parallèlement montent en bourse ... il est où l’intérêt général ? En conclusion chers lecteurs : l’inégalité de traitement et la partialité des décisions économiques, ça existe ou ça n’existe pas ?

- Enfin , ce n’est pas de la paranoïa que d’affirmer que certains principes ne sont plus méthodiquement respectés dans le fonctionnement de l’état. *Je donne un exemple : est-il normal qu’un grand patron du BTP qui, le midi, gagne et signe des contrats avec le ministre d’état soit autorisé à être l’actionnaire majoritaire du premier journal télévisé le soir ? On a le droit de croire que dans la situation actuelle, cela n’a aucune influence, que le ministre d’état en question ne va pas être « récompensé » pour sa signature. On a le droit ! Mais dans le principe, personne ne pourra contester que c’est la porte ouverte à tous les abus. On a pas besoin de ça sachant que des abus, il y en a de plus en plus.

Pour conclure, il faut prendre conscience que c’est cette somme de petits abus qui font l’inefficacité voire l’impuissance de nos politiques ! La solution ? Et bien comme quand un différend éclate dans une grande famille, la seule solution est de réunir tous le monde autours de la table afin de tout remettre à plat. C’est le constat et l’objet de la campagne de François Bayrou depuis le début, personne d’autre que lui n’en parle avec autant de conviction !

-  ?->4) « Même si Monsieur Bayrou a une vision globale des problèmes, il n’aura jamais de majorité à l’assemblée, comment va-t-il faire ? »

Il s’agit là d’un non argument qui consiste à imaginer le futur avec les références d’aujourd’hui ! D’une part au moment des législatives, les français ne sont pas idiots : s’ils ont choisi François Bayrou, ils lui donneront une majorité UDF à l’assemblée comme ils l’ont toujours fait avec les autres présidents. D’autant que cette fois-ci, il y aura des candidats UDF dans toutes les circonscriptions. Cela peut paraître absurde une assemblée majoritairement centriste. Or ce n’est pas plus absurde que d’avoir imaginé une assemblée de gauche avant l’élection de Mitterrand en 1981 (« les chars russes bientôt sur les Champs Élysée » écrivait-on dans la presse anglo-saxonne).

D’autre part, François Bayrou a le projet de créer une « sixième république » impartiale avec 50% de représentation et 50% de proportionnelle comme ce qui se pratique avec succès en Allemagne. Il va renforcer le rôle de l’assemblée nationale et donner davantage de responsabilités arbitrales au chef de l’état. Aujourd’hui, avec 100% de représentation, la moitié des électeurs n’ont pas leurs idées représentées devant le parlement. Ainsi Le Pen aurait eu bien moins de crédit aujourd’hui si on l’avait laissé baver ses diatribes à visage découvert devant notre assemblée !

Donc François Bayrou pourra gouverner et faire voter les lois. Le reste n’est que le pur mensonge de ceux qui se moquaient de sa candidature hier et qui veulent le détruire aujourd’hui !

-  ?->5) « En fin de compte, que va faire Bayrou pour nous s’il est élu ? »

Il appliquera ses méthodes républicaines impartiales autours de 6 priorités, les « 6E » : éducation, emploi, environnement, économie, exclusion et Europe.

Notre France va mal car les gens ont peur pour leur travail, pour leurs enfants, pour la planète, pour leur niveau de vie ... il ne s’agit plus de savoir si nous devons « battre la droite » ou de savoir si oui ou non « la gauche a mis le pays par terre avec l’assistanat ». Il nous faut un peu d’authenticité dans le débat et à ce titre j’ai plus tendance à croire un homme comme François Bayrou qui :
- écrit lui même ses discours,
- est le seul à avoir travaillé de ses mains dans sa vie
- est le seul à gérer une entreprise (élevage de chevaux)
- a écrit des livres d’intérêt public, notamment une biographie d’Henri IV qui fait référence chez les historiens. Il y raconte l’histoire de ce roi venu de province qui a relevé l’économie du pays et qui a réconcillé catholiques et protestants alors en pleine guerre civile. Parfois, il y a des signes qui ne trompent pas !

A l’inverse, chez les autres prétendants je vois une machine politique où tout est pré-calculé : merci M. le conseiller UMP Guaino qui a déjà inventé la « fracture sociale » de Chirac. De cette manière tout est écrit et millimétré à l’avance - les convictions au placard - sur un fond de culte de la personnalité ! Ainsi j’ai vu Monsieur Sarkozy nous sortir des formules à l’emporte pièce pendant que Madame Royal découvrait les revers de sa spontanéité novice.

Bonne campagne électorale à tous.

Frédéric


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