Ca va vous surprendre, mais je suis d’accord avec vous : le choix du privé par les familles qui le peuvent, dans les conditions actuelles qui sont parfois celles que vous décrivez (établissements de secteur défaillants voire dangereux), est parfaitement rationnel. Aucun parent ne souhaite mettre en danger sa progéniture ou compromettre son avenir scolaire.
Ce qui est insupportable c’est que l’Etat non seulement tolère le sort des enfants qui ne partent pas de l’établissement de secteur (et donc continuent de subir violences et relégation sociale) mais l’encourage en finançant l’intégralité de la scolarité dans le privé. Sur le plan politique, en organisant à grands frais l’exfiltration des élites de ces établissements, l’Etat contribue à rendre la classe dominante insensible à la question scolaire puisque si l’établissement de secteur ne convient pas, il y a toujours une porte de sortie vers un entre-soi douillet moyennant quelques centaines d’euros par an. Vous appelez peut-être ça une République. Moi pas : car ce que vous tolérez, c’est in fine que la naissance détermine de plus en plus les destins.
ps : il ne suffit pas de dire « c’est faux » ou « c’est n’importe quoi » pour convaincre. Vos exemples isolés (point 4) ne prouvent pas que les chiffres nationaux cités par Fack et Grenet (école d’économie de Paris d’après les stats du Ministère) sur le rétrécissement de la base sociale du recrutement du privé soient faux. Si vous avez autre chose que votre doigt mouillé comme source, je suis preneur...