Encore une fois je le répète, c’est l’interprétation actuelle de l’Eglise qui me révolte. Elle ne réfléchit pas à
partir de la violence religieuse effective des religions depuis son existence,
encore moins à partir des actuels besoins
de pacification, pour nos enfants, nos petits-enfants et ceux qui les suivront.
Et
oui, Ezéchiel, ou encore Jérémie (Jr, 31, 29) ont fait avancer, eux, dans le contexte de leur époque, la réflexion en rejetant la mauvaise phrase du
Décalogue et en établissant la nouvelle règle, celle de la "rétribution
personnelle" : la personne qui pèche c’est elle qui mourra. Plus tard
Jésus a élargi la notion de justice, rejeté la violence exercée contre des
innocents, prôné l’amour universel (plus seulement au bénéfice de son peuple
juif), la non-violence, la recherche de la paix et du bien vivre-ensemble.
Les
Pères de l’Eglise ont, par dogmatisme, annulé les progrès importants apportés
par ces trois prophètes dans leur « interprétation humaine » (dans leur
« vue d’en-bas »).
Quinze
siècles plus tard, toujours par dogmatisme, les rédacteurs du Nouveau
catéchisme et, pire encore, ceux des notes qui accompagnent, pour en donner la
prétendue « bonne interprétation », la Bible annotée de Jérusalem (éditée
en 2000) ont renouvelé cette annulation, devenue pourtant, dans le monde
contemporain et tout spécialement avec l’envahissement de la violence islamique,
plus mortifère que jamais.
L’Eglise
a aujourd’hui l’impérieux devoir de reprendre la bonne progression au lieu de
s’entêter à pérenniser son épouvantable prétendue « bonne interprétation »
de la prétendue « bonne violence » prétendument "voulue par
Dieu" à l’époque de l’Ancien testament.
J’ai
détaillé tout ça dans le texte indiqué plus haut : Benoît XVI, premier
responsable de la violence religieuse.
"Premier
responsable" non pas parce qu’il aurait prôné la violence. Au contraire,
bien sûr, il est pacifique et il appellait à la paix. Mais premier responsable
parce que nul autre que lui (et le magistère et la hiérarchie de son Eglise) n’avait
autant que lui le pouvoir de rejeter – enfin ! – la théologie criminogène.
C’est désormais le pape François et son Eglise qui
ont ce pouvoir et cette « première responsabilité ».