Des propos de Madame Michu !
Vous prétendez avoir déterminé les causes de la « grande illusion » sans pour autant apporter de preuves. Pas d’études scientifiques, de statistiques, pas de critique de la méthodologie des études scientifiques.
Avez-vous pris la mesure de la baisse conséquente des heures de français (minimum 200 h en moins sur la scolarité primaire-secondaire) et de mathématiques au profit de disciplines autrefois inconnues ou réduites à leur plus stricte expression ? Comment faire le même programme avec beaucoup moins de temps ? J’avais préconisé d’augmenter de 2 ans la durée de la scolarité obligatoire. Le succès d’un apprentissage, avant d’être tributaire d’une méthode, est relatif au temps que l’on y consacre.
Et justement, dans les années 70-80 que vous évoquez, les élèves ne passaient pas 7-8h de leur temps devant un écran, chaque jour. Ils n’avaient pas de téléphone portable qu’ils glissaient dans les poches larges de leur pantalon et qu’ils pianotent en cours. Il n’y avait pas d’émissions télévisées le matin, le midi, le soir, la nuit. Pas d’émissions à voir sur son portable à n’importe quel moment. Comment voulez-vous que les élèves pensent à travailler.
Et justement, dans les années 70-80, il n’y avait pas autant de femmes salariées qu’aujourd’hui. Celles-ci pouvaient donc veiller à ce que les devoirs soient faits. Egalement, la cellule familiale était plus unie. Bref, les parents avaient du temps pour leurs enfants. Et si ce n’étaient les parents, c’étaient les grands-parents, la fratrie, les voisins, etc. Aujourd’hui, chacun est chez soi. Et dans les années 70-80, on savait que l’école était important pour obtenir un emploi, et il y avait des emplois !
Dans les années 70-80, il n’y avait pas non plus autant d’immigrés dont le français est une langue seconde, voire étrangère. Les cellules de formation FLE ou FLS sont surchargées. Que fait une personne qui ne parvient pas à parler correctement la langue : le souk !
L’apprentissage de la lecture est liée à une méthode ? Bah, seule la méthode globale fonctionne pour l’apprentissage du chinois ou du japonais, et il s’avère que Chinois et Japonais parviennent à lire. Ils sont même assez nombreux, ah ah ah. Etes-vous absolument certaine que la méthode globale a été massivement et durablement employée en France ? Pouvez-vous me donner les théories et les expériences sur lesquelles elle se fonde, et les critiquer ?
Vous écrivez : « Nous savons aussi que le premier déterminant de la réussite d’un élève à l’école résulte du travail de l’enseignant. » Et bien, figurez-vous que moi, je ne le sais pas. Je me souviens de mon prof de neurobiologie, un très très grand savant américain, qui nous a donné lors du 1er cours une liste bibliographique, et nous a dit « vous avez 4 mois pour tout lire, ensuite vous en saurez suffisamment pour qu’il soit utile de commencer à en parler et à expérimenter ». Donc, le premier déterminant de la réussite d’un élève à l’école résulte du travail de l’élève. Un bon élève réussira n’importe où, avec n’importe quel prof, avec n’importe quelle méthode. D’ailleurs, grâce à Internet, il y a de + en + d’autodidactes, les médecins qui voient arriver dans leur cabinet des patients trop informés s’en désolent. A mon sens, il faut changer de paradigme : le diplôme n’est plus autant déterminant pour valider des acquis.
Vous écrivez : « Parce que l’Education Nationale ne leur a pas donné les outils pour espérer s’en sortir ! Et certains d’entre eux deviennent de petits délinquants, et même pires ! » Ce « pire », c’est Président ? Si vous pensez au marché du travail, il faut quand même rappeler que la vocation de l’enseignement secondaire général n’est pas de préparer les enfants au marché du travail. Et comment le pourrait-il ? Savez-vous combien de temps il faut pour qu’un savoir objectif se trouve dans un livre ? On ne peut enseigner que ce qui relève du domaine du passé. Le marché du travail est, lui, en perpétuel mouvement et parle du présent. Les deux sont inconciliables. Préparer au marché du travail relève de la formation secondaire initiale professionnelle, de la formation supérieure et des formations professionnelles continues.
Vous écrivez : « Pourquoi l’ascenseur social est-il en panne ? ». Simple : le dernier étage est occupé ! Les modèles d’organisation du travail sont aujourd’hui bien plus performants que dans les 70-80, aussi bien que les outils de travail. Les gains de productivité, ça vous parle ? Comment justifier les écarts de salaire qu’on connaît aujourd’hui si tout le monde est éduqué ? Et puis, dans les années 70-80, la France était encore une grande puissance, on ne parlait pas des Brics. Elle a pu exploiter sans vergogne ses anciennes colonies pour obtenir à vil prix des matières premières. Aujourd’hui, il y a de la concurrence partout, et elle est féroce. Pourquoi croyez-vous qu’il est aujourd’hui quasiment impossible d’être un commerçant indépendant ?
Vous parlez de la « psycho-sociologie des ados. » Vous pouvez m’en parler scientifiquement, autrement que par les articles que vous avez lus dans Biba ?
Sur les profs. Il y a certes des profs nuls, des profs qui abusent de congés maladie et il faut les virer ! Mais la majorité n’abuse pas. Ce n’est pas parce qu’il y a quelques mouvements de grève, peut-être trop de mouvements de votre point de vue, qu’ils sont tous en grève. Quelle est à chaque fois la proportion de profs en grève ? Doivent-ils tout accepter ? Quand ils font grève, ils ne sont pas payés. Les congés maladie : plus que dans d’autres professions ? Avez-vous déjà enseigné dans une classe de fous-furieux, des zivasniquetamèreenshortdevantle prisuc’est2packlemeilleur ? Imaginez ce que ça peut faire des élèves qui ne font pas leurs devoirs, qui ne lisent pas les livres conseillés, qui papotent en classe, se lèvent n’importe quand, se fichent de vous, ont la caution de leurs parents, insultent leurs camarades, arrivent en classe drogués, bourrés, dorment. Imaginez ce que ça peut faire quand les chefs d’établissement ne veulent pas de vague parce qu’il faut préserver la réputation de l’école afin que lui puisse obtenir une promotion. Transposez cela dans n’importe quel travail, et vous verrez les dégâts sur les nerfs. Alors, autant je peux critiquer Rosemar lorsqu’elle est angélique avec les profs et croit que ce sont les seuls qui souffrent, autant je vous critique parce que vous ne connaissez rien de la situation.
Apparemment, vous voulez de nouvelles méthodes pour épouser la modernité, puisque vous semblez ne pas vouloir réformer le behavior des enfants : enseigner avec la télé par exemple ?
Au revoir Madame Michu
19/03 11:29 - mèredefamille
Très beau commentaire chère Lloreen et en parfait accord de mon ressenti... C’est (...)
19/03 02:07 - bakerstreet
C Barratier « La fameuse méthode globale n’a jamais été généralisée et fut même (...)
19/03 01:39 - bakerstreet
18/03 21:45 - lloreen
Il existe aussi l’école de la deuxième chance. Les infos en lien http://www.reseau-e2c.fr/eco
18/03 21:39 - averoes
Bonsoir. La passion est rarement bonne conseillère quand il s’agit d’aborder une (...)
18/03 20:36 - gaijin
« Je n’ai jamais trop bien compris pourquoi il y a un programme » ??? parce (...)
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