Du spirituel dans l’économie 
Le prêt à intérêt et l’Eglise
par Les ouvriers
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En fait, pour Saint Thomas, comme pour Aristote et les Pères de l’Eglise, souligne le R.P. Spicq (Renseignements techniques accompagnant la traduction de la Somme théologique, « La justice »)., « le travail est le titre lucratif essentiel ». C’est « une fausse conception (de penser) que l’argent doit rapporter quelque
soit son placement, qu’il est de soi lucratif ; c’est ce qu’appelle sa
rentabilité, sa vertu propre de productivité. A quoi il faut opposer le
principe aristotélicien toujours vrai : « l’argent ne fait pas de petits, de soi il est improductif (...). L’argent n’a pas d’autre utilité réelle que de constituer un intermédiaire des échanges ; son usage est d’être dépensé. En ce sens, l’argent est stérile, il n’est pas par lui-même productif, il ne fait pas des « petits » comme un champ ou un troupeau (...). Il y aura usure au sens large du terme dès lors que l’on tirera profit d’une chose improductive, sans y avoir mis aucun travail, aucun frais, aucun risque ; ou encore lorsqu’on s’enrichira d’une façon disproportionnée en regard du travail et de la responsabilité engagée »
Il semble bien, néanmoins, que l’actualisation par le Saint Siège de la doctrine traditionnelle sur l’usure n’ait pas été faite jusqu’ici. Et elle ne le sera pas tant que les discussions entre théologiens n’auront pas été assez profondes et précises pour bien déterminer la ligne de séparation, exposée par Benoît XIV dans
Vix Pervenit, entre « le profit tiré de l’argent à bon droit et qui
peut donc être conservé aussi bien du point de vue de la loi que
de celui de la conscience ; et cet autre profit, tiré de l’argent de
façon illégitime et qui, selon la loi et selon la conscience, doit être
considéré comme à restituer »
http://prosperite-et-partage.org/spip.php?article25