Je dois avouer que l’article auquel vous répondez m’avait fait tiquer sur plusieurs points, à commencer par l’exemple du départ du saut à l’élastique, et que le votre exprime une vision qui semble globalement assez proche de la mienne.
Je n’avais pas réussi à formuler un commentaire cohérent et je n’ai donc pas commenté. Vous avez parlé des « justes » j’y avais pensé aussi, et également à un autre exemple celui des mutins fusillés en 1917, si courage il y a c’est de leur côté qu’il était et non du côté de ceux qui allaient dans les tranchées la peur au ventre massacrer et se faire massacrer parce qu’ils avaient plus peur encore de « désobéir » et du regard des autres ...
En fait le concept de courage est pervers, et sert souvent à parer de vertu la lâcheté et présenter la conscience comme absence de courage ... et une confusion également entre courage et domestication d’une peur « mineure » pour soi (la hiérarchisation des peurs est personnelle) dans un cadre visant à le faire sans risque tout en se donnant l’illusion d’en prendre, le saut à l’élastique relève de ce cas de figure, s’il est présenté comme relevant du courage, ce qui n’est pas forcément le discours de tous ceux/celles qui l’ont fait ou le font.
Or en fait agir en conscience, ne demande pas de courage, au sens de ce concept, ce n’est pas une violence que l’on se fait, et ne signifie en aucun que l’on ignore la peur, mais qu’on en est conscient, ne la laisse pas devenir son maître et qu’on ne cherche pas à parer de vertu, les actes qu’elle peut nous amener à commettre ...
Je n’arrive pas à trouver les mots pour exprimer ce que je voudrais dire sans faire long et confus ... désolée, je vais m’arrêter là donc :)