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Commentaire de bakerstreet

sur Mort d'un lycéen...


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bakerstreet bakerstreet 22 mars 2013 14:59

Bonjour Rosemar

"La violence, dans nos sociétés, est présente partout : dans les jeux video, à la télévision, dans la rue, dans les rapports sociaux ... comment s’étonner de la retrouver dans les établissements scolaires ? "
Rosemar vous avez bien résumé là le problème.

Ce n’est malheureusement pas la première fois que ce passe ce genre de choses, et sans aucun doute ça se reproduira.
Ce qui semblait inouï ou unique il y encore un vingtaine d’années devient de plus en plus fréquent.
Aucune raison pour que ce genre d’acte soit compartimenté hors des murs de l’école, même si bien sûr on le déplore.

On ne se dépouille pas de sa personnalité comme d’un manteau qu’on accroche au patère.
Ce enfant, d’après les médias, était plutôt secret, et bon élève.
Pas le sauvageon finalement qui nous rassure, quand à sa signalisation.
Qu’en dire, puisqu’on ne sait rien de sa responsabilité, à priori, de troubles pouvant expliquer l’acte, si tenté il peut être expliqué par un délire.

Hors de l’explication pathologique, comme vous le dites fort bien, il a des causes multiformes qui favorisent insidieusement le passage à l’acte, tout juste retenu hier. Il est vrai que les jeunes sont sur des charbons ardents, et vivent en osmose avec les difficultés qu’on projette sans cesse sur eux, comme vous le dites aussi.

La différence avec nous : C’est qu’ils n’ont guère les réponses à ce mal être de la société, qui se conjugue avec le leur. Ils le traduisent souvent dans leur comportement ou leur habillement. Sous un vernis de provocation et de mépris, ce sont encore des enfants. Fragiles, influençables, désemparés.
Certains parviennent à se tenir, à sublimer.
D’autres non. 

La réponse en somme est plus en nous qu’en eux.
 Il faut que ce monde redevienne adulte, et que des réponses soient donnés quand à la place de chacun dans cette société.
Il y avait quelques domaines où les anciens pays communistes, forts raillés après la réunification, avaient réussi, et qu’on s’est pressé d’oublier, car dérangeants.
C’était la santé, l’éducation et le travail.
On peut ergoter sur leur manque de démocratie, et il s’agit évidemment pas de les donner en exemple, mais de faire remarquer que ces sociétés relativement égalitaires pourraient nous inspirer une forme de modèle.

- En mettant l’homme au centre du travail, et donc en donnant un avenir à chacun ( actuellement ce modèle de la concurrence acharné entre les travailleurs et les étudiants broie les plus fragiles, et même les autres de plus en plus nombreux....
- En ramenant l’échelon des salaires à ce qu’il était encore dans les années soixante, où un PDG ne gagnait guère plus de dix fois le smig, et le reste des travailleurs à l’avenant. La perte de sens commun et de communauté est évident. Les strates sociales ne sont maintenant pas plus nationales que linguistiques....

J’ai bien peur que le monde actuel soit pourtant indifférent à ce genre de propos, et que le geste d’un gamin ne reste pour sont interprétation qu’anecdotique, propre à émouvoir les téléspectateurs du journal de 20 h.

Ce gamin s’en est pris à un autre. Il aurait pu sans doute tout autant retourner son arme contre lui. Car une autre forme de violence, aussi affreuse, se répand dans le pays. C’est le suicide des gosses, parfois des moins de 10 ans, qu’on retrouve pendus...Il y a là un signe extrême qui nous est tendu, et qu’on ne peut ignorer.

Notre société est bien devenu une société morbide, dont les enfants se faisant miroir, s’accaparent la pensée. Le sacré a disparu. Si l’on peut se félicité que certains cotés de la religion d’hier ont été remis au musée, de façon personnelle, il n’empêche que cela a laissé un grand vide.

Qu’il aurait fallu comblé, par un esprit sociétal reposant sur de nouvelles promesses. Car c’est là la véritable fonction religieuse, d’apporter le soutien du groupe, et une promesse tout autant que des interdits et des valeurs.

Ce ’n’est malheureusement pas les films porno qui pourront remplacer les évangiles, même si la libido des ados croit y trouver un court instant un refuge, avant d’en revenir souvent dégouté, de ce monde adulte incapable de donner des limites, même s’ils ne vous le diront jamais. 

Alors peut être que l’écologie et toutes les valeurs qui s’y rattachent peuvent nous sauver de la catastrophe, en forme de morale et de projet. C’est là le coté positif qu’il faut développer, ce n’est pas pour rien que les jeunes dans leur ensemble y sont sensibles. ils se rendent bien compte que c’est pour eux un besoin vital !


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