Il n’y a pas de rationalité...
mais beaucoup d’intérêts qui se téléscopent
" le système financier de Chypre est à terre. La fuite des capitaux
installés à Chypre s’annonce massive. L’Union européenne en est si
consciente qu’elle a accepté de faire une nouvelle entorse à ses
principes : elle a avalisé la restriction des retraits en espèces et des
opérations financières de tout ordre, le contrôle des capitaux institué
par le gouvernement, alors que celui-ci fait face depuis une semaine à
une vraie panique bancaire.
Dans leur communiqué, les membres de la zone euro insistent sur le fait que « ces
mesures administratives seront temporaires, proportionnées et suivies
attentivement dans le temps, afin d’être en conformité avec le traité ».
Mais d’ici là, le système bancaire et économique de l’île risque de ne
pas y résister. La panique bancaire, en dépit des restrictions, a toutes
les chances de gagner, tandis que les entreprises, dans l’incapacité de
se financer, vont se retrouver asphyxiées.
« ... Aucune entreprise humaine n’a réalisé une telle destruction économique en si peu de temps sans l’usage des armes », pointe Pawel Morski, gérant de fonds, dans un billet de blog intitulé « Chypre : l’opération est un succès. Dommage, le patient est mort ». Il poursuit : « La
combinaison de la dévastation du secteur financier et du rapt de
l’épargne de milliers de particuliers signifie que Chypre ne retrouvera
pas un niveau normal avant une décennie, un bûcher funéraire qui ne
supporte la comparaison seulement qu’avec la Grèce. Quatre chocs vont
survenir en même temps : le choc désormais trop connu de l’austérité, le
traumatisme du contrôle des retraits bancaires, le choc de l’épargne et
celui de voir balayer le secteur financier. »
(Extrait_Martine Orange_Mediapart)