La méthode consiste donc maintenant à
discréditer le mouvement par tous les moyens.
6 mises en garde à
vue pour un million de manifestants – dont aucune image ne reflète
la prétendue violence les ayant motivées –, constituait en effet
une mesure aussi ridiculement disproportionnée qu’ont été inutiles
les interdictions prononcées par le pouvoir pour tenter d’éviter un
démenti de plus à sa politique.
Le comble est un ministre de
l’intérieur accusant les organisateurs de la manifestation de
n’avoir pas su prévoir ses débordements, masquant ainsi
l’entêtement de ses propres services à n’avoir pas voulu placer à
son réel niveau le succès de la précédente, ce qui aurait dû
pour le moins les porter à prendre les précautions dont ce succès
dictait la nécessité, plutôt que de vouloir museler l’opinion en
lui imposant son parcours.
Le pouvoir a tout de même eu raison
d’avoir peur d’une démonstration sur les Champs Elysées et de s’en
prémunir. Dans quelle mesure et de quelle manière en tirera-t-il la
leçon pour ce qu’il y a lieu d’attendre en réaction à son projet
de droit de vote des étrangers à la communauté européenne, sur
qui il compte autant que sur le gaypower, les syndicats, les
enseignants et autres privilégiés de la fonction publique, ainsi
que sur la presse ; autant d’électeurs auxquels il a déjà versé
des gages, aux frais de la République, pour se maintenir ?
La
preuve en tout cas que l’élection par défaut d’un Président rend
d’autant plus fragiles ses ministres, qu’il accumule hésitations,
erreurs, reniements, compromissions et échecs.
Jusqu’où iront
l’incapacité et une obstination aussi aveugle ?