J’aime bien vous lire M.Duguay, certaines fois plus que d’autres, celle-ci en est une.
À ce que je sache, le fax a été inventé fin 1800, l’armée l’utilisait dans les années 40-50, on nous l’a proposé dans les années 80. Je crois que si un tel plan (BRAIN) est annoncé, non seulement les pistes & objectifs de recherche sont-ils définis mais l’éthique qui en balisera l’usage et la commercialisation aussi. Je suis cynique.
Je me demande : Historiquement, est-ce que les citoyens dans l’ensemble ont bénéficié de l’avancement technologique/scientifique ? Notre vie serait certe radicalement différente sans ces avancements. Ou ont-ils perdu une partie de leur automie, de leurs libertés (au sens large) ? Par exemple, est-ce que l’internet sert mieux le citoyen ou le pouvoir ? Bien que l’internet fut présenté sous des angles positifs, (je ne m’en passerais pas), tout comme l’ordinateur, l’énergie atomique etc, était-il envisagé dès la mise sur pieds de la commercialisation faciliter la vie des citoyens ou faire plus de fric et faciliter l’exercice du contrôle, de la propagande ? Bien que ces impondérables puissent se définir en cours de route, peut-être est-ce les deux.
Dans ce cas, il est certe possible d’encâdrer le progrès afin que cela devienne une richesse bien répartie comme il est possible, par indifférence/naïveté, que certains avares du pouvoir/richesse, highjackent encore une fois l’évolution au détriment de la majorité, qui ironiquement, sert grandement à le financer (taxes,impôts, profit généré par la consommation).
C’est difficile de frêner le progrès sous prétexte qu’on a pas confiance en ceux qui sont/seront en position de le rendre accessible au collectif, c’est comme admettre que l’humain est en mesure de progresser miraculeusement sans être en mesure de partager ce progrès, le proposer comme source de bien. C’est presque dommage. Se méfier du politique dans de telles circonstances est tant qu’à moi réaliste, pour certains ça doit être pessimiste.
Ça revient à avoir confiance en soi ou au berger. SI on a confiance en soi et qu’on se responsabilise, on poussera la recherche et le développement tout en s’affairant à veiller sur sa saine application, on aura le politique à l’oeil. Mais est-ce que le passé/présent nous propose d’être si optimiste ? Sommes-nous trop occuppés à être pauvre et individualiste pour s’affairer ainsi ? Bien que l’avancement soit largement financé par le collectif (taxes/impôts/profit accumulé par l’exercice de consommer), est-ce que le collectif a réussi dans les dernières décénies à s’approprier cet avancement ? à le gêrer ? Ou est-il seulement utile à payer ?
S’il n’y avait pas tant de zones grises dans les réponses à ces questions, peut-être serais-je plus enthousiaste et moins méfiant quant à l’aboutissement d’une telle initiave.