Même si je ne suis pas partisane de l’avortement parce que finalement on tue un être qui n’a pas encore le choix : s’il n’a pas choisi d’exister, il n’a pas choisi non plus de mourrir. Je pense que si l’avortement est un acte complètement égoïste puisque c’est en général la femme seule qui décide d’avorter (en général parce qu’elle peut être influencée dans sa décision par un conjoint, un parent ou un médecin), il n’en est pas moins douloureux. L’avortement est toujours un évènement qui boulverse la femme et qui la marque à vie. Une femme qui avorte n’a pas l’envie de tuer son bébé quand elle décide d’avorter. C’est une façon de refuser quelque chose qu’elle n’a pas choisi mais qu’elle subit. Mais la vie de ce bébé qu’elle porte lui appartient-elle ? Le bébé est en elle il n’est pas elle. Bien sûr on ne peut pas demander à cet être qui n’est pas encore complètement un bébé quand il est encore possible de pratiquer l’avortement, s’il veut vivre ou mourrir dans le cas de malformations ou de handicap, parce qu’il est incapable à ce stade de prendre une telle décision. S’il continue à se développer dans le ventre de sa mère, qu’il naît, qu’il vit on ne sait pas s’il décidera un jour de mourrir ou s’il aura envie de vivre malgré tout. Quelque part on fait déjà de cet être qui n’est pas encore né un être qui n’est pas libre, parce que même s’il n’est pas encore capable, responsable, qu’il ne sait pas encore distinguer le bien du mal, il existe et on ne devrait pas minimiser ce fait.