Mais c’est quand même délirant ça !
C’est parce qu’il y a des gamins qui traînent dans les ZEP, qu’on va sucrer à ma fille et à des millions d’autres enfants une matinée de récupération et de tranquillité ?
Et une semaine de vacances en juillet ?
Parce qu’il y a des gamins qui traînent dans les ZEP, que ma fille sera privée de ses activités favorites ? (dessin et danse, en s’étant levée à 7h30 et avec trois heures d’école dans les pattes, sans oublier les devoirs pour le lendemain, ça va pas le faire).
Pour ce qui est des moyens, monsieur Bubble, renseignez-vous : Les activités périscolaires sont indexées sur le quotient familial.
Les familles défavorisées ne payent pas.
Celles qui ont les moyens et ne veulent pas payer, c’est parce qu’elles ont d’autres priorités que l’éducation et le bien-être de leurs enfants.
Pour ce qui est de « l’instrumentalisation » de ma fille, je vous dénie le droit de dire ça.
Je suis de gauche, et n’ai aucun intérêt pervers dans ce débat.
J’ai recueilli ses propos, traduit son ressenti, mis en forme, structuré, rédigé.
Mais cela reste ses propos, son ressenti.
Elle était en rage et en larmes quand elle a appris qu’elle risquait de devoir se lever le mercredi matin si cette loi passait. Parce qu’elle comprenait bien tout ce que cela impliquait.
Elle en parlait de façon récurrente, avec nous, mais aussi avec ses camarades pendant la récré. C’est elle qui m’a demandé de me mobiliser (de « faire quelque chose »).
J’ai orienté le ton du texte dans le sens de sa révolte.
Au contraire, c’est monsieur Peillon, qui instrumentalise les enfants :
« L’intérêt général, c’est l’intérêt de enfants », proclame-t-il à tout va, tout en se gardant bien de leur donner la parole pour définir ce qu’ils considèrent être cet intérêt.