« Et aussi, tant que j’y suis, c’est bien beau de réclamer une sixième république .. Pourquoi pas .. à condition qu’on sache ce qu’il y a dans le paquet .... »
Ce serait drôle si ce n’était effarant de... naïveté ? Jean-Luc Mélenchon appelle à une sixième République depuis sa campagne présidentielle déjà. Cela laissait du temps pour s’informer, hein. Et en particulier sur le fait qu’il explique que cette refondation républicaine ne se déciderait pas par décret de l’oligarchie en place, mais justement par le travail d’une assemblée populaire élue démocratiquement, chargée de rédiger une Constituante. Il incomberait donc aux femmes et hommes de bonne volonté, pas trop bornés quand même, de postuler pour faire partie de cette assemblée.
Pour ce qui est de l’étrange attente sous-jacente dans le commentaire cité, une 6ème prête à consommer, ben non, il faudra que le citoyen s’engage et soit créatif (plutôt que de refuser tout et son contraire ou de se complaire dans l’invective). Ah c’est sûr que le démocratie idéale, ça se réfléchit, ça se mérite, et ça demande efforts, bonne foi, humanisme, compromis, écoute, entente, civisme. Le paquet en question, il faut le composer, le doter.
C’est un projet très particulier : qui peut, dans sa vie, imaginer pareil espoir de participer à la recomposition de son environnement social, économique et politique ? Eh non, le méchant Mélenchon ne l’a pas déjà rédigé de ses gros doigts totalitaires, prêt qu’il serait à l’imposer par un coup d’Etat. Voilà au contraire qu’il en appelle et s’en remet à un processus mené par le peuple.
Jean-Luc est allé à Tunis ; il a sans doute été passionné par la démarche « extraordinaire » qui est en cours dans ce pays. A bas l’ethno-centrisme, le monde est plein de démonstrations d’intelligence dont on devrait prendre la mesure. Ceux que la question intéresse écouteront peut-être le Président Moncef Marzouki, dans l’émission de D. Mermet (Là-bas si j’y suis) ; cela me semble éclairant.