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Commentaire de antoine (Montpellier)

sur Il faut que Hollande vous nomme premier ministre ? Mélenchon : « oui, bien sûr, c'est le but... Il peut me nommer premier ministre »


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antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 24 avril 2013 12:21

Je ne partagerai bien sûr pas l’enthousiasme de certains pour la clarté dont ferait preuve Scual car il se donne bien de la peine pour rappeler ce qu’il dit être le positionnement de toujours de JLM voire du FDG. Je passerai sur l’accusation de manipulation qu’il me décoche, c’est bien plus facile de laisser le boomerang lui revenir à la figure...

Ce que ne veut pas reconnaître Scual c’est le double discours de JLM et du FdG qui défend une position de rupture avec le capitalisme tel qu’il est (et en ce sens, sans être d’extrême gauche, l’antilibéralisme du FDG prétend être l’anticapitalisme d’aujourd’hui), qui, en bonne logique cible le PS et qui, pas tout à fait dans le même temps, car jouer avec le vertige a ses limites, prétend qu’il est possible de rompre avec l’existant tout en travaillant avec les partisans de l’existant, les dirigeants du PS.

Pour sortir de la difficulté logique et politique dans laquelle il est empêtré, JLM nous ressert en effet ce qui est sa vieille lune, qu’il a toujours gobée du temps où il était au PS, celle de l’aile gauche du PS. Je ferai remarquer que je ne fais pas semblant de découvrir l’Amérique en disant cela : dans mon texte je dis que cela participe de la préhistoire de JLM ! Mais, et c’est là que le bât blesse, toute l’histoire de l’aile gauche du PS, JLM compris, car en réalité, même à l’extérieur du PS, il reste partie prenante de ses présupposés, c’est son incapacité à s’émanciper du tournant social-libéral de ce parti. Celui qui incarne pathétiquement cette impasse structurelle de cette gauche socialiste c’est Gérard Filoche, qui a par ailleurs bien plus de qualités politiques que JLM, ce n’est pas un politicien, lui : chez Filoche la contradiction est totale entre la sincérité de son combat contre l’ANI et son impuissance à faire basculer le PS à gauche. JLM, lui, prétend avoir déjoué la contradiction en sortant du PS et en instrumentalisant le mouvement citoyen qu’il a réussi à ébaucher : la réalité est qu’il continue, comme avant, à jouer des ressorts du système politicien qui ferait d’une alliance avec l’aile gauche du PS la solution antilibérale, sinon anticapitaliste, à la crise que subissent les salariés et les pauvres.

Mais voilà, Montebourg illustre parfaitement ce qu’est cette gauche du PS à laquelle JLM prétend accrocher l’attelage de la rupture : partisan radical de la démondialisation, brandie comme le super étendard de l’alternative au « gestionnarisme » du PS pendant la primaire de ce parti, Montebourg s’est platement couché devant Hollande, en est devenu son ministre, mène en bateau (celui de redressement blabla) les salariés en lutte, copine avec Valls le plus sarkozyste de tous, se couche à nouveau sur Florange, etc. C’est cet opportunisme intrinsèque de la gauche du PS que Scual, à la suite de JLM, masque par ses supposés rappels éclaircissants : là est la faille du choix stratégique du FdG, celui de continuer à croire que d’une certaine façon tout doit passer par le PS ou une de ses fractions alors que le PS, gauche partidaire comprise, est intégré au système : les uns assument pleinement cette intégration (Valls, Hollande), d’autres jouent à faire croire qu’ils n’y vont que contraints. En attendant tous entérinent l’ANI, la politique de Valls, l’intervention au Mali (mais là le FdG n’est pas au clair !). Bref tout cela n’a en effet rien de nouveau : relisez Scual ce que j’écris, il n’y a aucune manip, le FdG sous des dehors de matamore de l’alternative nous recycle le vieux machin d’une union de la gauche de notre époque. On a vu ce que cela a donné pour le PCF, JLM, nous recycle de son histoire dans le PS, une version new look du machin. Je ne fais que mettre le doigt sur le même vieux schéma qui avait amené Mitterrand, dont, il n’y a pas de hasard, JLM est idolâtre, à gagner les élections radicalement à gauche (110 propositions) pour mieux nous refiler l’austérité via Fabius, Delors, Rocard, Bérégovoy.

Donc en effet, c’est la seule chose que je partage avec Scual : faisons du rappel historique mais remontons juste ce qu’il faut pour repérer ce qu’on cherche à nous refourguer dudit passé. Je sais cela peut paraître douloureux et on peut se complaire dans les contes de fée politiques. Mais la douloureuse finit toujours par s’imposer... avec un retour de la droite et maintenant le danger que l’extrême droite soit aussi de la partie. Tel est toujours le prix à payer des illusions que l’on finit par répandre en prétendant qu’il y aurait de la gauche dans le PS ! Ce que, malgré ses grandes fureurs, nous fait Mélenchon en posant un pied sur le pédalo de Hollandréou...


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